Le compte-à-rebours est lancé pour les clubs de football européens
qui vivent au-dessus de leurs moyens: les équipes menacées de sanctions
au titre du fair-play financier seront connus fin avril.
Après des
mois de supputations, le doute sera ainsi levé sur certaines équipes,
comme le Paris Saint-Germain, qui s'est encore offert des stars cet été
sans compter ses millions pour dominer le Championnat français.
Pour
l'heure, sur les 237 clubs engagés cette saison dans les compétitions
européennes, 76 sont dans le viseur de la chambre d'instruction de
l'Instance de contrôle financier des clubs de l'UEFA parce qu'ils
présentaient des pertes importantes.
Celle-ci leur a demandé de
lui fournir des explications supplémentaires pour voir si leur situation
était équilibrée sur les deux derniers exercices. Impossible donc de
savoir à ce stade combien seront sanctionnés au final. Mais l'échéancier
est désormais connu.
Après un examen approfondi des dossiers, la
chambre d'instruction présidée par l'ancien Premier ministre belge
Jean-Luc Dehaene doit, en effet, désigner fin avril, parmi ces cas, ceux
méritant d'être référés à la chambre de jugement pour sanction. Les
autres seront blanchis ou considérés comme auteurs d'infractions
mineures.
Les clubs qui passeront devant la chambre de jugement
connaîtront leur sort mi-juin. Ils s'exposent à des sanctions allant
jusqu'à l'exclusion des compétitions européennes.
L'UEFA a tenu à être très claire : les clubs peuvent présenter
des comptes approuvés par des cabinets d'audits sans pour autant passer
entre les gouttes.
"Le système est paramétré de façon à mettre en
évidence certains ratios, certains mouvements d'une année à l'autre,
certaines différences par rapport à la moyenne de certains clubs", a
souligné Andrea Traverso, responsable des licences de clubs de l'UEFA,
lors d'une table ronde avec des médias vendredi à Nyon (Suisse).
"Du
moment que les rapports montrent qu'il y a des éléments un peu
bizarres, ils sont portés à l'attention de la chambre qui décidera quoi
faire: s'il faut tout simplement adresser une requête pour des
informations supplémentaires, s'il faut faire procéder à un audit,
etc...".
L'échéancier prévu laisse la possibilité aux clubs
sanctionnés de faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS)
avant le coup d'envoi de la prochaine saison. "On espère qu'on aura des
bonnes décisions, mais nous avons anticipé le fait qu'il y aurait des
contestations", a souligné Alistair Bell, responsable du département juridique de l'UEFA pour qui "il serait bizarre qu'il n'y en ait pas".
Mais
quelles que soient les réactions à venir, l'organe européen du ballon
rond revendique une procédure d'assainissement indispensable pour
l'avenir du sport.
Il n'a pas adopté ce fair-play financier pour
mettre à la marge des clubs, mais bien pour préserver le football de "la
cupidité et de la folie financière" en les incitant "à vivre avec leurs
moyens de manière durable", a répété son secrétaire général Gianni
Infantino.
Selon lui, "la clé du succès du fair-play financier
n'est pas le nombre de clubs sanctionnés. La clé du succès ce sont les
chiffres" des bilans financiers.
Les dernières statistiques
montrent que les salaires dans les clubs de première division en Europe
ont progressé en moyenne de 59% en cinq ans (hors fluctuations des taux
de change), pour atteindre 9,2 milliards d'euros en 2012.
Et même
si les rémunérations progressent toujours plus vite que les recettes des
clubs, l'UEFA voit un signe encourageant : les pertes cumulées des
clubs ont été réduites d'un tiers entre 2011 et 2012.
(AFP)
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