François Hollande a décrété jeudi la mobilisation générale autour de
l'Euro-2016 de football, un événement festif, destiné à "rendre la
France heureuse et fière" et érigé en cause nationale à l'heure où le
Président traverse la pire crise de son mandat.
Entouré de Manuel
Valls et de six ministres, le chef de l'Etat a martelé sa demande aux
maires des dix villes hôtes des matches de l'Euro et aux dirigeants du
football français et européen, invités à déjeuner à l'Elysée.
"Il
faut que l'Euro-2016 soit plus beau que la Coupe du monde 1998 et
l'Euro 1984" (deux compétitions organisées en France et remportées par
la France, ndlr), expliquait Patrick Kanner, le nouveau ministre de la
Ville de la Jeunesse et des Sports. "Il faut que ce soit un événement
populaire. La commande nous en a été faite par le président."
La
mobilisation est totale au-delà des clivages politiques comme en
témoignait Alain Juppé, maire de Bordeaux, président à ce titre du club
des villes hôtes. "C'est un grand moment pour nos villes et pour le
pays. On va travailler à ce que ce soit une grande fête nationale", a
promis le candidat à la primaire UMP pour la présidentielle 2017.
Le
souvenir de la douce euphorie qui avait bercé la France au lendemain de
la victoire des Bleus en finale du Mondial-1998, l'accumulation
d'annonces désastreuses pour sa côte de popularité, a sans doute
largement contribué à l'intérêt appuyé de l'exécutif pour un événement
qui ne débutera que dans 21 mois.
Il y a une semaine déjà, au soir
de France-Espagne, Manuel Valls avait réuni une dizaine de ministres au
Stade de France avant le coup d'envoi pour évoquer l'objectif Euro.
"Ca peut donner un coup de booster au moral, c'est sur", avouait Patrick Kanner. "Accroitre l'enthousiasme général".
De mémoire de Michel Platini, invité à l'Elysée en tant que
président de l'UEFA, aucune compétition internationale de football n'a
d'ailleurs jamais suscité un tel engouement précoce. "C'est formidable!
En 1998 (il était alors co-président du comité d'organisation, ndlr), on
a commencé à s'intéresser à la Coupe du monde quand la France a marqué
le premier but", se souvenait-il.
"L'important, nous a dit le
président, c'est que la France soit fière et heureuse de son Euro", a
poursuivi Platini relayé par le sélectionneur Didier Deschamps. "C'est
une cause commune, une cause nationale que le rendez-vous soit le plus
réussi possible. On fera en sorte de répondre aux attentes du
président."
Des attentes qui dépassent le cadre purement sportif.
Un Euro de football --le troisième événement sportif mondial-- ce sont
plusieurs millions de visiteurs supplémentaires dans le pays, une
visibilité planétaire, des retombées économiques difficiles à chiffrer
mais incontestables justifiant la présence, jeudi, de Laurent Fabius,
chef de la diplomatie, Fleur Pellerin, ministre de la culture, ou de
Bernard Cazeneuve, son collègue de l'intérieur.
"Nos villes, le
pays, vont en tirer des bénéfices évidents, un héritage", a jugé Alain
Juppé. Et pas seulement les stades construits ou rénovés pour
l'occasion, avec une partie de fonds publics comme l'avaient critiqué de
nombreux amis politiques de François Hollande, alors dans l'opposition.
Jeudi,
le Président a oublié ses réserves et promis que le pays serait au
"rendez-vous" de l'Euro, cette "chance donnée à la nation" pour laquelle
il a remercié Michel Platini, artisan de la victoire de la candidature
française.
"La France doit montrer son énergie à mobiliser sa
jeunesse lors de cet événement", a conclu le Président à propos d'un
Euro prometteur mais encore bien éloigné.
(AFP)
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