Pages

jeudi 11 septembre 2014

Luzenac relégué en DHR : Barthez et Ducros jettent l'éponge

Après le rêve, "la descente aux enfers": le petit club ariégeois qui avait touché du doigt le championnat professionnel de Ligue 2 ne va plus exister qu'en division d'honneur régionale et Barthez et Ducros abandonnent sa direction.

"Qui aurait cru que cinq mois après notre montée en L2 (acquise sur le terrain le 18 avril, ndlr), on se dirait au revoir comme ça sur un parking?", a interrogé, amer, le milieu de terrain Nicolas Dieuze, mercredi après-midi devant la presse à Toulouse.
"Les joueurs sont libérés de leur contrat", "ils vont pointer à Pôle emploi", a lâché le joueur, à l'issue d'une réunion de l'équipe avec Fabien Barthez.
Devant la presse, Barthez a lui-même expliqué qu'il quittait le poste de directeur général du Luzenac Ariège Pyrénées (LAP) et que le promoteur immobilier toulousain Jérôme Ducros en abandonnait la présidence.
"On se retire du club à partir d'aujourd'hui avec Jérôme. Il faut savoir dire 'stop', quand on ne peut plus lutter, on ne peut plus lutter", a-t-il dit.
La semaine dernière, Luzenac avait fait auprès de la FFF une demande de réintégration en National, après s'être vu barrer l'accès à la Ligue 2 par les instances du football et la justice. Et mercredi matin, ses dirigeants étaient allés défendre leur dossier dans le bureau du président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, à Paris.
Il s'agissait d'étudier "plusieurs pistes" pour "intégrer un championnat", avait fait savoir la FFF. Mais le LAP a refusé de disputer le championnat de France amateur 2 (CFA 2), comme le proposait la FFF. Le petit club ne continuera donc plus d'exister qu'en DHR (amateur, correspondant à la division 7).
Pour motiver cette décision, Barthez a expliqué: "On avait fait tout ce qu'on devait pour repartir en National. Je devenais président et actionnaire majoritaire. Tout était calé ainsi que le budget".
"Pour les actionnaires, ce n'était pas le même projet de repartir en CFA 2", a-t-il ajouté. "On a proposé à la mairie de Luzenac et à l'association de partir en CFA 2 mais ils ont refusé".
La fédération a bien proposé au club d'être reversé en CFA2, ont expliqué à l'AFP des sources proches du dossier à Paris. Mais il n'a jamais été question pour elle de l'intégrer en National la saison prochaine, quel que soit son classement en CFA2.
La FFF n'a pas proposé le National au club ariégeois, à la fois pour des raisons de calendrier compliqué et pour des raisons légales, ont argumenté ces sources, car pour réintégrer un club dans un championnat, il faut que cela soit sur demande d'un tribunal ou sur proposition du Comité national olympique sportif français (CNOSF)...
Les joueurs de Luzenac, eux, ne cachaient pas leur "tristesse": "On nous envoie en DHR à grands coups de pied aux fesses. Dans quinze jours, on ne parlera plus de Luzenac", a dit Nicolas Dieuze, ancien joueur de Toulouse qui évoluait au LAP depuis deux ans.
Quant à Barthez - l'ancien gardien de but, champion du monde 1998 - il n'a pas souhaité évoqué son avenir. Il a simplement déclaré: "il ne faut jamais dire jamais. Je m'étais dit, il y a deux ans quand je suis arrivé à Luzenac, qu'on était bien dans le monde amateur. Finalement, les choses ont fait que j'ai dû pointer le bout de mon nez dans le monde professionnel, et ça a été radical".
Le club de Luzenac - petit village de 650 habitants niché sur les rives de l'Ariège - avait gagné sa place en L2 sur le terrain (le 18 avril), après s'être classé deuxième au Championnat National.
Mais la LFP lui avait interdit la L2, d'abord pour des raisons financières, puis pour des raisons de stade non conforme.
Jérôme Ducros n'était pas présent mercredi à Toulouse, mais Barthez a parlé pour lui de son "dégoût": "il s'est mis à poil, il a donné beaucoup d'énergie, d'argent et un peu de sa santé. On ne s'attendait pas à une telle descente aux enfers".
L'ancien footballeur international n'a pas souhaité s'attarder sur les aspects de droit. Mais il a précisé: "On ne dépose pas le bilan" et sur le plan juridique, "le combat n'est pas fini".

(AFP)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire