Quinze mois après son élection à la tête du Comité international
olympique, Thomas Bach espère faire adopter par les membres du CIO
réunis lundi et mardi à Monaco une feuille de route qui vise à
démocratiser les Jeux en contrôlant les coûts afin de "répondre aux
défis".
Programme-clef de l'évolution du paysage olympique,
l'Agenda-2020, préparé par 14 groupes de travail, l'Agenda-2020 va être
soumis pour approbation aux 104 membres actifs du CIO réunis lundi et
mardi pour la 127e session.
Rendues cruellement nécessaires par
l'actualité récente, notamment le budget pharaonique des Jeux d'hiver de
Sotchi ou le désastre de la campagne pour ceux de 2022 auxquels seules
deux seules villes, Pékin et Almaty, sont candidates, ces mesures visent
fondamentalement à limiter le coût de l'organisation des JO.
"Tel
un athlète qui meurt d'envie de démarrer la compétition, j'attends avec
impatience l'ouverture de la session", a déclaré M. Bach, qui parle en
connaisseur, pour avoir remporté le titre olympique au fleuret en 1976 à
Montréal.
Validées par la commission exécutive en octobre, à
Montreux, les 40 recommandations de l'Agenda ne devraient susciter que
des débats de pure forme.
Mais même si le CIO est prospère et a
conclu cette année pour 10 milliards de dollars (8,1 mds EUR) de
contrats en droits TV et parrainage, il se doit, selon son président,
d'engager sa réforme. "Si nous ne répondons pas aux défis, très vite
nous nous heurterons à eux", a souligné M. Bach, dimanche lors de la
cérémonie d'ouverture.
"Si nous ne sommes pas à l'origine de ces
changements, d'autres nous y pousseront", a-t-il dit. "Nous voulons être
les acteurs de ces changements dans le sport, pas les spectateurs".
Le
CIO entend réduire la facture en amont, lors de la phase de candidature
(recommandation 3) et celle acquittée par les villes-hôtes, en
encourageant l'utilisation d'équipements existants ou temporaires, en
mettant l'accent sur la durabilité (recommandation 4) et en permettant
plus de flexibilité dans l'organisation, voire l'association de
plusieurs villes ou pays.
Cet agenda a pour but de "permettre à de
nouvelles régions dans le monde de présenter une candidature", a
souligné M. Bach samedi.
L'Agenda-2020 qui met aussi l'accent sur
la lutte contre le dopage, entrera en application dès son adoption et
concernera donc les JO d'hiver de PyeongChang-2018 et d'été à Tokyo en
2020.
Cet Agenda-2020 a déjà été décortiqué par les postulants
probables aux JO-2024, dont Paris, Berlin, Hambourg et Rome pour
l'Europe, mais aussi Durban (Afrique du Sud) et les villes américaines
de Los Angeles, Boston, Washington ou San Francisco, dont certaines vont
profiter de cette session pour avancer leurs pions.
"Nous nous
attendons à ce que Paris soit candidate", a indiqué dimanche à l'AFP un
membre du CIO, sous condition d'anonymat. Une source gouvernementale
française a cependant tempéré cet enthousiasme, rappelant que "c'est la
mairie de Paris qui décide. Et elle y réfléchit encore".
La session du CIO devrait également adopter la création d'une chaîne télévisée olympique, qui émettrait 365 jours par an.
Entièrement
numérique, cette chaîne n'aurait pas vocation à concurrencer les
diffuseurs traditionnels des JO, qui s'acquittent de droits
susbtantiels. Mais certains s'inquiètent déjà d'une plus grande
accessibilité d'images dont ils avaient auparavant l'exclusivité.
La
session devrait également être l'objet d'une nouvelle explication entre
le CIO et la Fédération internationale de football (Fifa). M. Bach a
déjà mis en garde le président de la Fifa, Sepp Blatter sur une
interférence de dates entre les JO (de Pékin ou Almaty) et la Coupe du
monde au Qatar, que la Fifa souhaite organiser en hiver.
(AFP)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire