L'équipe Astana, dont le chef de file est l'Italien Vincenzo Nibali, a
reçu, sous conditions, la licence WorldTour donnant accès à toutes les
grandes épreuves, avec une épée de Damoclès liée aux affaires de dopage,
a-t-on appris officiellement mercredi.
L'Union cycliste
internationale (UCI) a octroyé le sésame du WorldTour (1re divison) à
Astana en précisant bien que la formation du vainqueur du Tour de France
2014 était "sous surveillance".
En revanche, elle l'a refusé à la
formation française Europcar, restée à quai faute de garanties
financières. "J'espère sincèrement qu'elle pourra continuer en tant
qu'équipe continentale professionnelle", a déclaré le président de
l'UCI, Brian Cookson, à propos d'Europcar, l'équipe de Thomas Voeckler
et de Pierre Rolland, qui évoluait déjà en deuxième division
(continentale pro) jusqu'en 2013.
Pour Astana, la licence a été
délivrée sous plusieurs conditions. La formation kazakhe devra se
soumettre à un audit de l'institut spécialisé de Lausanne (Suisse),
chargé de vérifier la responsabilité de l'encadrement dans les récents
cas de dopage, et aussi observer un strict respect du cahier des charges
relatif notamment à la préparation et à la charge de travail des
coureurs.
"En cas de conclusions défavorables de l'audit ou
d'exécution défectueuse du cahier des charges, ou encore si l'équipe
devait connaître un nouveau cas de dopage durant la saison 2015, il
appartiendra à l'UCI de saisir la commission des licences pour qu'elle
statue sur un éventuel retrait de la licence", a précisé la fédération internationale.
Un autre danger, lié à l'affaire dite de Padoue menée par la
justice italienne autour du préparateur Michele Ferrari, menace aussi
l'équipe Astana. L'UCI, qui attend transmission du volet du dossier
concernant le cyclisme, n'a pu utiliser les éléments rapportés par les
médias italiens, lesquels évoquent des contacts entre le sulfureux
préparateur et des membres de l'équipe (mais pas Nibali).
"Le cas
de l'équipe Astana demeure très sérieux pour notre sport si l'on
considère le nombre de cas de dopage. Nous suivrons la situation de près
et attendons les conclusions de l'audit. En parallèle, l'équipe devra
satisfaire aux deux conditions imposées par la commission des licences.
Ce résultat équivaut à considérer Astana Pro Team sous surveillance", a
estimé Cookson.
Depuis la fin de l'été, Astana a été confrontée à
deux cas de dopage à l'EPO touchant les frères Valentin et Maxim
Iglinskuy, ainsi qu'à un contrôle positif d'un stagiaire (Davidenok).
Deux autres coureurs de son équipe réserve (Astana continental, 3e
division), laquelle a été suspendue dernièrement par la fédération kazakhe, ont également été contrôlés positifs.
Astana,
qui aurait très probablement fait appel devant le Tribunal arbitral du
sport (TAS) en cas d'éviction du WorldTour, a obtenu gain de cause, au
moins provisoirement. Mais la moindre erreur aurait toute chance d'être
fatale au groupe dirigé par le champion olympique 2012, le Kazakh
Alexandre Vinokourov, dont les liens anciens avec Michele Ferrari ont
été rappelés dernièrement par les médias italiens.
(AFP)
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