Réussites financières, les deux précédentes rencontres de Coupe
d'Europe délocalisées par le Racing-Métro, qui reçoit les Ospreys samedi
au Mans à l'occasion de la 4e journée, ont été des échecs sportifs.
C'est
donc peu dire que les Franciliens se seraient bien épargné le
déplacement à la MMArena. "Ecoutez, le président (Jacky Lorenzetti,
ndlr) a choisi d'aller au Mans, c'est que ça doit être bien...", a ainsi
d'abord lâché jeudi le pilier Julien Brugnaut, avant d'expliquer à la
deuxième relance: "Ok, à Colombes il n'y a peut-être pas un public qui
vient en grand nombre, mais c'est notre stade. (Il ne faut pas qu'il y
ait) trop de délocalisations, mais une fois par an pourquoi pas..."
Le
centre gallois Jamie Roberts est encore plus explicite: "Jouer à
Colombes aurait peut-être été mieux pour nous, mais le club a décidé de
jouer au Mans. Il faudra s'adapter. Et ce sera peut-être plus facile
pour les Ospreys au Mans. Car pour en avoir discuté avec plusieurs
adversaires, Colombes est un stade où il est difficile de gagner, à
cause de l'atmosphère, de la proximité des supporteurs. C'est plus
intime".
La direction du Racing doit avoir les oreilles qui
sifflent... Elle a pourtant assuré à l'AFP, via son directeur général
Arnaud Tourtoulou, que "les entraîneurs, ainsi que les joueurs,
(étaient) toujours consultés et favorables (aux matches délocalisés) à
partir du moment où le stade est rempli".
A défaut d'être à
guichets fermés, la MMArena du Mans devrait être garnie d'environ 15.000
spectateurs samedi (pour une capacité de 25.000 places). Ce chiffre,
bien supérieur aux quelque 7.000 places qu'aurait pu vendre au mieux le
Racing samedi si le match s'était déroulé au vétuste stade
Yves-du-Manoir de Colombes, d'après Arnaud Tourtoulou, explique le choix
de l'exil.
"En délocalisant,
nous avons le double objectif de faire rayonner la marque Racing et le
rugby au nord de la Loire, et d'optimiser les recettes", a ainsi reconnu
sans ambages Arnaud Tourtoulou.
"Nous délocalisons sur des
matches où nous savons d'avance que nous auront du mal à remplir
Colombes. Or, un match de Coupe d'Europe attire moins qu'un match de
Championnat", a ajouté le directeur général.
Par exemple, la venue
des Saracens à Nantes en janvier 2013 avait permis de dégager une marge
nette "d'environ 280.000 euros", a-t-il rappelé, alors qu'à Colombes
"c'est même compliqué d'équilibrer" les comptes.
Au plan sportif,
le bilan des deux précédentes délocalisations en Coupe d'Europe est en
revanche franchement négatif: deux revers (28-37 contre les Saracens
puis 8-32 face aux Harlequins en décembre suivant, toujours à Nantes).
"(Avant
la rencontre face aux Harlequins) On n'était pas du tout dans la même
dynamique (alors défavorable). On ne pense pas du tout aux
délocalisations qu'il y a eu dans le passé. On est branché sur notre
job, qui est de remporter le match samedi contre les Ospreys, qu'il se
joue au Mans, à Colombes ou au Havre (où le Racing accueillera Grenoble
au mois de mars en Top 14). Cela n'a aucune importance pour nous", a
néanmoins tranché l'entraîneur des arrières, Laurent Labit.
Après
la déroute contre les Harlequins, le Racing avait cependant reprogrammé
la réception de Clermont mi-avril dernier, cruciale pour la
qualification à la phase finale du Top 14, à Colombes plutôt qu'à
Nantes, afin de privilégier "l'enjeu sportif". La rencontre de samedi
est tout aussi importante, avec en vue un premier quart de finale de
Coupe d'Europe pour le Racing.
(AFP)
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