Le discobole allemand Robert Harting, champion olympique en 2012,
s'est prononcé mercredi pour la création d'un "Fonds mondial
antidopage", après des révélations récentes contre la Russie, accusée de
dopage massif dans un documentaire télévisé allemand.
"Le Comité
international olympique (CIO) et l'Agence mondiale antidopage (AMA)
doivent enfin créer un fonds contre le dopage" qui serait chargé de
conduire des tests, explique Harting, 30 ans, dans l'hebdomadaire Sport
Bild.
Tous les pays auraient l'obligation d'abonder financièrement
ce Fonds, de sorte que plus personne ne "pourra plus dire que l'argent
manque pour des tests", poursuit l'athlète, qui met en doute la
crédibilité de la fédération internationale d'athlétisme (IAAF): "si ça ne tenait qu'à moi, tout le
monde à l'IAAF pourrait démissionner. Je n'y ai plus confiance en
personne", soutient Harting, connu pour ses déclarations musclées.
En
octobre, le colosse berlinois avait déjà demandé à être retiré de la
liste des nominés pour le titre d'athlète IAAF de l'année, en raison de
la présence parmi les sélectionnés du sprinteur américain Justin Gatlin,
anciennement suspendu pour dopage.
Interrogé sur le documentaire
diffusé mercredi dernier et qui accuse la Russie d'avoir instauré un
dopage généralisé de ses athlètes, le triple champion du monde a jugé
ces révélations "extrêmement décevantes" mais "pas du tout étonnantes".
Intitulé
"Dopage confidentiel: comment la Russie fabrique ses vainqueurs", le
documentaire, diffusé mercredi dernier sur la chaîne publique ARD,
dresse un portrait sévère de l'athlétisme russe, présenté comme gangrené
par un dopage et une corruption massifs. Vendredi, l'Agence russe
antidopage (Rusada) a annoncé l'ouverture d'une enquête sur ces
accusations.
"C'est très décevant pour beaucoup d'autres athlètes,
notamment ici en Allemagne, où nous sommes tous très sévèrement
contrôlés", ajoute Harting, pour qui "les athlètes propres sont les
nouvelles victimes du dopage".
"Nous nous ruinons le corps à
l'entraînement et nous sommes propres. Nous perdons cinq athlètes par an
pendant que d'autres (...) restent performants plus longtemps grâce au
dopage", regrette-t-il encore.
(AFP)
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