Organisé en Alsace, le Rallye de France, seule manche française du
Championnat du monde des rallyes, se trouve dans la tourmente. En cause :
les récentes prises de position des collectivités territoriales
alsaciennes qui subventionnent l'épreuve à hauteur de 1,5 million
d'euros, soit quelque 40% de son budget.
Vendredi 5 décembre, le
président du conseil général du Bas-Rhin annonçait dans un communiqué
qu'il allait, "à contre cœur", proposer à l'assemblée départementale de
ne plus être partenaire du rallye en 2015. La veille, son homologue
haut-rhinois avait également fait part de sa volonté de se désengager.
Les deux départements versaient 200.000 euros chacun à l'organisateur.
Dans un communiqué du 8 décembre, le conseil régional d'Alsace a, lui,
confirmé qu'il renouvellera son engagement (460.000 euros en 2014) mais a
demandé à la Fédération française du sport automobile, organisatrice du
rallye, de revoir son "modèle économique [...] en impliquant plus de
financements privés". Selon le conseil régional, la ville de Strasbourg a
également indiqué vouloir reconsidérer le niveau de son soutien à
l'épreuve.
Pour justifier leur volonté de se retirer ou de restreindre leur
participation, les collectivités mettent en avant leurs difficultés
financières. "Les arbitrages budgétaires ne permettent plus ce soutien.
En particulier, l'absence de compensation par l'Etat des charges
sociales qui grève les finances de tous les départements mais aussi la
baisse des dotations de l'Etat aux collectivités", estime Guy-Dominique
Kennel, président du conseil général du Bas-Rhin. "Au moment où les
contraintes financières n'ont jamais été aussi fortes sur les
collectivités territoriales, il n'est guère envisageable d'accroître
plus encore le financement déjà important octroyé à cet événement",
avance pour sa part Philippe Richert, président de la région. Charles
Buttner, président du conseil général du Haut-Rhin, s'est, lui, placé
sur un autre terrain, celui de l'acceptation sociale de l'épreuve :
"C'est énormément d'argent pour une manifestation que beaucoup
contestent, que nous avons néanmoins soutenue par rapport à l'identité
régionale", a-t-il affirmé. En effet, c'est au faîte de la gloire de
l'Alsacien Sébastien Loeb, aujourd'hui retraité après avoir conquis neuf
titres de champion du monde, que l'Alsace avait repris en 2010
l'organisation de la course, née en Corse dans les années 1970.
(Localtis)
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