La catastrophe redoutée a, pour l'instant, été évitée en Guinée
Équatoriale, qui n'a eu que 50 jours pour se préparer à l'organisation
de la CAN-2015 après la défection du Maroc, non sans les couacs dont
seule la Coupe d'Afrique a le secret.
Globalement, il y a un réel
contraste entre Malabo (sur l'île de Bioko) et Bata, qui disposent
d'infrastructures correctes déjà utilisées lors de la CAN-2012
(coorganisée avec le Gabon), et les deux autres villes choisies in
extremis il y a deux mois, Mongomo et Ebebiyin.
Les quatre équipes du groupe D (Côte d'Ivoire, Cameroun, Mali,
Guinée) basées dans la capitale ont été logées dans deux hôtels de grand
standing. D'où une CAN vue comme une "belle réussite" par Hervé Renard,
le sélectionneur des Éléphants ivoiriens.
Mais les autres
participants ne peuvent en dire autant. Les Tunisiens sont ainsi passés
par tous les états à Ebebiyin, subissant des coupures d'eau et
d'électricité. La chambre de deux joueurs a même été inondée par une
énorme fuite...
Le Burkina Faso a, de son côté, été contraint de
changer d'hôtel à Bata: les Étalons étaient logés dans le même
établissement que de nombreux journalistes et des dizaines de
supporteurs, ce qui n'était pas idéal pour la concentration. Dans la
même ville, plusieurs membres de la délégation congolaise n'ont pas
trouvé de chambres dans l'hôtel réservé. Ce qui a suscité la colère du
sélectionneur Claude le Roy, qui en a pourtant vu d'autres du haut de
ses huit Coupes d'Afrique (un record).
Paradoxalement, la situation est loin d'être catastrophique à Mongomo, la ville natale du président
Teodoro Obiang, qui faisait l'objet des plus grandes craintes, et les
quatre pays de la poule C (Algérie, Sénégal, Afrique du Sud, Ghana) ont,
au contraire, été surpris par la qualité de leur hébergement.
Le
sélectionneur du Ghana Avram Grant a ainsi délivré un satisfecit à la
Guinée Équatoriale: "Je suis très impressionné par l'organisation. Ils
ont eu un délai très court. Bien sûr, il y a des imperfections, mais ce
n'est pas facile d'organiser un tournoi aussi vite".
La Confédération africaine de football avait assuré avant le
début de l'épreuve que les installations sportives à Mongomo et Ebebiyin
étaient au point. "Nous nous attendions à moins bien, et nous avons eu
mieux", avait déclaré le 16 janvier le secrétaire général de la CAF,
Hicham El Amrani. "Nous avons quatre sites de niveau acceptable".
Certaines
équipes ne sont pas tout à fait du même avis. Les Algériens ont pesté
vendredi contre la mauvaise qualité du terrain de Mongomo, qui "ne
permet pas d'accélérer le jeu de passes", selon le sélectionneur
Christian Gourcuff. Son défenseur Madjid Bougherra a carrément lâché:
"On tombe hélas sur un terrain catastrophique. Il fallait faire deux ou
trois contrôles à chaque ballon".
A Ebebiyin, la Zambie a vu l'une
de ses contre-attaques échouer face à la Tunisie, jeudi, parce que le
ballon transmis par Kalaba à son attaquant a rebondi au dernier moment
sur une motte. Le sélectionneur adverse Georges Leekens a lui trouvé la
pelouse "bonne". Évidemment, puisque ses joueurs l'ont emporté 2-1...
Le
gros point positif concerne les affluences. Tous les stades affichent
complet et certains sont même débordés, les forces de l'ordre ayant dû
intervenir dans l'enceinte de Malabo pour évacuer des supporteurs
agglutinés juste devant la tribune de presse. La forte diaspora
camerounaise, malienne et guinéenne présente dans la capitale explique
cet enthousiasme ainsi que les 40.000 places offertes par le régime de
Teodoro Obiang à la population.
Des cars scolaires pour transporter certaines délégations, des
changements de terrain et d'horaire d'entraînement à la dernière minute,
le bus du Congo bloqué une heure par 40°C avant d'affronter le
pays-hôte, Congolais et Burkinabè arrivant au même moment sur leur lieu
d'entraînement: la CAN a, comme d'habitude, offert son lot de
contrariétés et d'épisodes cocasses.
Des ratés pour lesquels la
CAF est plus à blâmer que la Guinée Équatoriale, comme l'a lancé Claude
Le Roy: "La CAF doit nous protéger, ce n'est pas possible !"
(AFP)
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