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lundi 26 janvier 2015

CAN-2015 - Guinée équatoriale: une équipe d'Espagnols mais pas d'étrangers

"L'Espagne, c'est la mère-patrie", martèle Esteban Becker: le sélectionneur argentin de Guinée équatoriale a constitué pour la CAN-2015 un groupe de joueurs nés et évoluant en Espagne mais écarté les "étrangers" qui pullulaient à la précédente Coupe d'Afrique.

Lors de sa première Coupe d'Afrique en 2012, déjà sur son sol, l'équipe nationale de cette ancienne colonie espagnole était composée de bric et de broc. Les autorités avaient distribué des passeports à des joueurs sans aucun lien de parenté avec le pays et qui parfois ne parlaient guère la langue de Cervantès, idiome officiel.
Esteban Becker les a écartés par souci de "cohésion", mais aussi sous l'impulsion de la fédération équato-guinéenne (Feguifut), liée au pouvoir, dans un pays où la moindre institution l'est.
Car cette politique de naturalisations de complaisance avait froissé la fierté nationale, explique le vétéran Juvenal, un des capitaines du groupe: "Il y avait eu beaucoup de problèmes, parce que de nombreux joueurs étaient nés au Brésil, en Colombie. Pour nos supporters, c'est une fierté de constituer une équipe nationale à 100% de joueurs nés en Guinée équatoriale ou qui en sont originaires".
"Je préfère perdre un match avec nos joueurs que gagner avec des joueurs du Brésil ou de je ne sais où", assène-t-il.
Il faut dire aussi que le Nzalang nacional (éclair national) s'était fait exclure sur tapis vert dès le début des éliminatoires de l'actuelle CAN parce qu'il avait aligné un joueur non qualifié, Thierry Fidjeu, un... Camerounais.
Comme en 2012, le sélectionneur a été nommé quelques jours seulement avant le début du tournoi. Esteban Becker connaît bien le pays pour y avoir dirigé la sélection féminine (championne d'Afrique en 2012), contrairement au Brésilien Gilson Paulo, son prédécesseur à la précédente CAN.
"Je connaissais tous les joueurs locaux parce que je vis à Malabo, et je connais aussi les joueurs de l'étranger parce que je vis aussi à Madrid depuis 25 ans", explique le coach argentin.
Seuls deux joueurs évoluent au haut niveau européen, les attaquants Javier Balboa et Emilio Nsue, respectivement à Estoril (Portugal) et Middlesbrough (Angleterre), les autres officient dans des divisions inférieures en Espagne.
Mais aussi dans des championnats aussi méconnus que Malte, l'Estonie ou Hong Kong... "Ce sont des joueurs que nous connaissions déjà, qui ont tous joué en deuxième ou troisième division espagnole", élude Esteban Becker.
Sans les Sud-Américains et autres Camerounais ou Ivoiriens, la sélection puise dans le vivier national, comme le gardien Felipe Ovono Ovono, qui joue à Mongomo et a fait forte impression lors des deux premiers matches.
Mais la détection dans les compétitions nationales n'a pas été évidente, puisqu'elles ont été perturbées par des problèmes politiques au niveau de la Feguifut.
"L'année dernière a été chaotique, il n'y avait pas beaucoup d'organisation, confie Esteban Becker à l'AFP. Ces problèmes à la fédération se répercutaient dans les compétitions, certaines journées étaient même annulées. Mais il y a maintenant un nouveau président, qui veut faire les choses bien".
L'Argentin dit s'inscrire dans le long terme et viser la première qualification équato-guinéenne pour une Coupe du monde, en 2018. En attendant, il convoque le Danemark millésime 1992: "Notre équipe a été invitée au dernier moment, on s'est rassemblés dans la précipitation, mais je pense au Danemark qui avait été champion d'Europe en 1992".

(AFP)

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