Le ministre des Sports de la Guinée équatoriale et le porte-parole de
la Confédération africaine (CAF) ont fait corps vendredi pour défendre
aussi bien le pays que la Coupe d'Afrique des nations (CAN) en accusant
la presse de négativité.
Oui, assure Francisco Pascual Obama
Asue en conférence de presse à Bata, "la liberté d'expression existe"
dans ce petit pays de 800.000 habitants, tenu d'une main de fer, depuis
son coup d'Etat de 1979, par le président Teodoro Obiang Nguema, réélu en 2009 avec 95,37% des voix.
Trois
hommes appelant au boycott de la CAN-2015 ont pourtant été placés en
détention les 14 et 16 janvier. "On n'a pas réagi de façon brutale, ils
retrouveront la maison après la compétition", assure le ministre. "Ici,
il n'y a pas de prisonnier politique pour raison de football. Si
quelqu'un a été arrêté, c'est pour éviter le désordre."
"Nous ne
voulons pas de blabla pour empêcher l'Afrique de se développer", répond
M. Obama Asue à Amnesty International qui a réclamé jeudi la libération
des trois hommes. "Personne ne déplore rien, sauf ceux qui voient
l'obscurité quand il y a la lumière", insiste-t-il.
Et le
porte-parole de la CAF, Junior Binyam, de lui emboîter le pas: "Pas un
seul journaliste n'a un policier collé à ses basques pour contrôler son
travail. Le gouvernement équato-guinéen n'a pas mis d'entrave pour
l'exercice libre du travail des journalistes. Il faudrait que la
surenchère négative, quand il s'agit de l'Afrique, commence à connaître
une fin."
Les nombreux barrages militaires, avec
hommes armés de kalashnikov, disposés sur la route entre Bata, Ebebiyin
et Mongomo (l'AFP en a dénombré entre trois et neuf) "sont là pour des
questions de contrôle de la population", explique le ministre.
"La
Guinée équatoriale n'a pas encore signé la libre circulation dans la
zone Cemac (Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale),
développe-t-il. On a eu des ressortissants d'autres pays qui passent à
Bata et Malabo, il faut établir des contrôles. Mais les barrières n'ont
pas représenté de danger ni d'empêchement pour les délégations et les
équipes."
"La Guinée équatoriale est une terre africaine de paix,
nous ne connaissons pas les excès, insiste M. Obama Asue. Quand il y a
une compétition comme ça il y a des problèmes: en 2004 en Afrique du
Nord (CAN en Tunisie), au Mondial au Brésil... Ici les forces de
sécurité ont eu un comportement correct. Elles sont composées d'êtres
humains, parfois débordés, mais il n'y a pas eu de problème majeur."
La Guinée équatoriale avait repris
l'organisation au pied levé en novembre après la défection du Maroc. "Ca
a supposé des contraintes, des difficultés majeures, mais avec la
volonté du peuple et l'appui politique et financier de notre chef de
l'Etat, on a pu surmonter les difficultés", se félicite le ministre des
Sports.
Le membre du gouvernement insiste surtout sur la fierté
africaine: "La CAF, c'est nous tous, les pays africains, et quand cette
organisation s'est trouvée un moment en difficulté, un des pays
africains a dit: +Je suis là pour sauver notre honneur+".
"Nous n'avions pas de doute sur la capacité de ce pays et de l'Afrique à nous rendre fiers", dit en écho Junior Binyam.
Mais
le directeur des médias de la CAF fustige aussi les critiques de la
presse après le recours au tirage au sort pour départager Guinée et
Mali. "Il faut déplorer la surenchère d'adjectifs de médias, parfois
africains et surtout non africains, lance-t-il. J'ai entendu
+scandaleux+, +rocambolesque+ en parlant du tirage qui existe dans le
règlement. Quand on en vient à l'Afrique, c'est à qui trouvera
l'adjectif le plus scandaleux."
(AFP)
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