La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai (Nord) a
infirmé mercredi la décision d'une magistrate lilloise qui avait jugé
prescrit le dossier des conditions d'attribution du stade Pierre-Mauroy
de Lille, a-t-on appris de sources concordantes.
L'ancienne
doyenne des juges d'instruction, alors en charge de l'information
judiciaire portant sur ce dossier, avait rendu en août 2014 une
ordonnance constatant l'extinction de l'action publique pour
prescription.
"L'instruction va se poursuivre, c'est une victoire
du droit sur les manoeuvres de coulisses", s'est réjoui le plaignant
Eric Darques, militant de l'association Anticor (lutte contre la
corruption et pour la transparence en politique).
Joint par l'AFP, le parquet général a confirmé cette décision sans la commenter plus avant.
Dans
le cadre de cette information judiciaire, deux fonctionnaires de la
communauté urbaine de Lille (LMCU) avaient été mis en examen fin mai
pour faux et usage de faux.
Une information judiciaire avait été
ouverte le 1er octobre 2012 sur les conditions d'attribution du chantier
au groupe de BTP Eiffage, à la suite d'une plainte avec constitution de
partie civile auprès du doyen des juges d'instruction déposée par Eric
Darques.
L'ancien élu (RPF) de la ville de Lambersart (Nord) veut comprendre pourquoi le
chantier a été attribué à Eiffage, dont le projet présentait pourtant un
surcoût de 108,5 millions d'euros par rapport à celui du consortium
Norpac-Bouygues.
Il affirme qu'un premier rapport adressé aux élus de la communauté urbaine pour alimenter leur réflexion, daté du 23
janvier 2008, donnait la meilleure note au groupe Norpac-Bouygues, alors
qu'un second rapport, daté du 1er février 2008, jour du vote, mais
rédigé selon lui postérieurement, notait plus favorablement le groupe
Eiffage.
Le projet du grand stade de Lille avait été développé
sous les présidences successives à la LMCU de Pierre Mauroy et Martine
Aubry.
Contactés, l'entourage de Mme Aubry et la communauté urbaine de Lille n'ont pas souhaité faire de commentaires dans l'immédiat.
"Il
ne saurait y avoir de prescription en la matière puisqu'on n'est pas
dans un délit mais dans un crime. Le faux rapport a été commis par deux
fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions, il s'agit bien d'un
faux en écriture publique et dans ce cas la prescription est de 10 ans",
avait avancé en août dernier M. Darques.
L'ancien élu a par ailleurs déposé une nouvelle plainte, le 13 août, pour délit de favoritisme.
(AFP)
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