Toilettée en profondeur avec une affiche décalée au jeudi soir, la
Pro D2 prend du lustre puisque les trois co-diffuseurs officialisés
vendredi, Eurosport, Canal+ sport et France 3, ont multiplié par six
leur mise.
Fini de ronronner ! La deuxième division du championnat
de France de rugby s'offre un joli coup de projecteur en décrochant 31
millions d'euros pour la période 2015-2020, soit 6,2 millions d'euros
par saison.
Comparé au simple million négocié auparavant,
l'affaire est juteuse pour la Ligue nationale de rugby qui organise les
deux compétitions professionnelles, le Top 14 et la Pro D2.
"C'est
une réussite", souligne auprès de l'AFP le président de la LNR Paul
Goze. "Mais au-delà du volet financier, c'est l'exposition dont va
bénéficier la Pro D2 qui la fait changer de dimension".
Jusqu'à
présent, avec seulement deux matches retransmis par journée et des
créneaux horaires très aléatoires, la Pro D2 n'était ni visible ni
lisible.
Avec ce nouvel accord, fruit d'une consultation lancée en
décembre, trois matches seront télévisés chaque journée en créant "des
rendez-vous fixes", selon Paul Goze. Eurosport, qui se positionne comme
la chaîne leader sur la Pro D2, y consacrera en outre deux magazines par
semaine. Et toute la phase finale sera évidemment diffusée.
La répartition des matches de Pro D2 dans la semaine s'en trouve bouleversée: plus de match le samedi, une mini-révolution !
"Il y a énormément de compétitions ce jour-là et du coup la Pro D2 était très peu visible", explique ainsi Paul Goze.
Chacune
des 30 journées débutera ainsi par une rencontre le jeudi sur Canal +
Sport, en prime time. Un choix assez osé mais qui a fourni au diffuseur
du contenu sportif en direct un jour qui n'en réserve d'habitude guère.
Ce
sera en revanche plus difficile pour les spectateurs qui devront se
libérer en pleine semaine, à domicile comme à l'extérieur.
"Mais
chaque club ne recevra pas plus de trois fois par saison le jeudi car on
sait que c'est plus contraignant pour remplir le stade", assure Paul
Goze.
Le gros de chaque journée se déroulera désormais le
vendredi, avec un coup d'envoi fixé entre 19H30 et 20H00 pour les
rencontres qui ne seront pas diffusées. Une affiche décalée à 19H00 pour
la saison prochaine, puis entre 20H00 et 20H45 les saisons suivantes,
sera dévolue à Eurosport.
- "Une visibilité sans commune mesure" -"Le
vendredi soir est un moment très apprécié des partenaires qui sont
souvent sollicités le week-end pour d'autres manifestations. Et cela
leur permet aussi d'avoir une vie de famille le samedi-dimanche",
décrypte Paul Goze.
Un dernier match sera retransmis le dimanche
après-midi par Eurosport et, à huit reprises dans la saison, par les
antennes régionales de France 3.
Cette nouvelle répartition,
pilotée par le président d'Agen Alain Tingaud, a reçu un véritable
plébiscite des présidents de clubs de Top 14 et de Pro D2 qui l'ont
adoptée à 27 voix contre 3.
"Cela nous donne une visibilité sans commune mesure", insiste Paul Goze qui a promis "un rendez-vous d'étape après
deux saisons pour faire le point avec les diffuseurs et voir s'il y a
des choses à améliorer".
"Peut-être que des supporters seront
mécontents au début mais je suis sûr que dans un an plus personne ne se
posera de questions", promet-il.
En bouclant ce dossier, Paul Goze
clôt ainsi une longue période de renégociations des droits télé du
rugby professionnel, marquée par la poursuite du bail avec Canal+ pour
le Top 14, contre 74 millions d'euros par saison, soit plus de deux fois
la mise précédente.
"Tout confondu, entre le Top 14, la finale
du Top 14, la Pro D2, les droits internationaux, on va être aux
alentours de 84 millions d'euros par saison", résume-t-il.
Une
véritable manne qui offre aussi de la visibilité financière pour les
clubs à moyen terme et doit leur permettre notamment de moderniser leurs
infrastructures.
(AFP)
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