Des puissants (Aulas, Al-Khelaifi...), des "forts en gueule"
(Nicollin, Triaud...), des discrets (Rybolvlev, Ruello...), des nouveaux
venus (Masoni, Chabane...): les présidents de clubs de Ligue 1 se
distinguent en quatre familles.
. Les puissantsSur les huit représentants de L1 au conseil d'administration de la Ligue de football professionnel (LFP), cinq sont
à la tête des clubs les plus riches: Nasser Al-Khelaifi (Paris SG),
Jean-Michel Aulas (Lyon), Vincent Labrune (Marseille), Bernard Caïazzo
(qui dirige Saint-Etienne avec Roland Romeyer) et Michel Seydoux
(Lille).
Loïc Féry (Lorient), Olivier Sadran (Toulouse) et Laurent
Nicollin (Montpellier, dont le président demeure son père, Louis)
complètent ce club de décisionnaires bien ancrés dans les arcanes du
foot professionnel, qui a voulu imposer sa toute puissance en votant,
lors d'un C.A. de la Ligue, le passage de trois à deux montées/deux
descentes entre Ligue 1 et Ligue 2 dès la saison prochaine.
Cette
réforme a néanmoins été invalidée le 23 juillet par la Fédération
française, avec pour conséquence une fracture ouverte entre les clubs
des deux divisions, leurs présidents respectifs, et les deux instances,
FFF-LFP.
Fragilisé par cette situation, le patron de la LFP
Frédéric Thiriez a par ailleurs dû gérer un conflit avec notamment cinq
des sept présidents précités (Caïazzo et Sadran exceptés) en ce qui
concerne l'accord prévoyant que Monaco verserait 50 millions d'euros
pour évoluer en L1, en contrepartie de sa fiscalité avantageuse.
Jugeant la somme compensatoire insuffisante, ces dirigeants ont saisi le conseil d'Etat qui a tout simplement... annulé cet accord, estimant la
transaction illicite. "Certains se sont tiré une balle dans le pied", a
pesté Frédéric Thiriez.
. Les "forts en gueule"Le plus emblématique reste "Loulou"
Nicollin. A la tête de Montpellier depuis 40 ans, le doyen des
présidents (72 ans) n'a jamais eu sa langue dans sa poche, ni pris de
précaution de langage. Fin juin il fustigeait ainsi l'état du stade de
la Mosson: "Vous êtes déjà allés dans les chiottes ? J'y suis allé une
fois, je n'ai pas pu rester, j'ai failli dégueuler. Il y a de la merde,
il y a de tout. Ce n'est pas un stade de première division !".
Sans
forcément manier pareille galéjade, Jean-Louis Triaud est habitué aux
coups de colère, autant pour tancer les joueurs de son équipe en manque
d'abnégation, que pour s'indigner devant la "farfelue" taxe à 75%
imposée l'an passé par l'Etat aux clubs professionnels.
Même
constat pour Pierre-Marie Geronimi, le président bastiais furieux envers
Frédéric Thiriez, qu'il a taxé de "raciste anti-corse" pour avoir
refusé de serrer la main de ses joueurs avant la dernière finale de la
Coupe de la Ligue.
Habituellement placide, Jean-Pierre Rivère
(Nice) s'est récemment révélé prompt à pester face à la moindre
injustice ressentie, comme l'invalidation par la LFP du transfert
d'Hatem Ben Arfa en janvier dernier. Enfin, Waldemar Kita (Nantes)
demeure lui une personnalité atypique, capable de donner un (léger) coup
de tête à un supporteur (2008) ou de pleurer sur un plateau télé en
évoquant son club (octobre 2014).
. Les discretsLa fortune de Dmitriy Rybolovlev (Monaco)
pourrait aisément le classer du côté des puissants, mais le milliardaire
russe, dont le "divorce du siècle" d'avec son ex-compagne vient d'être
réduit par six (534 millions d'euros contre 3,29 milliards
initialement), est habitué à beaucoup déléguer à son fidèle
vice-président Vadim Vasilyev.
Autres présidents peu en vue dans
le microcosme de la L1: René Ruello, qui effectue un troisième mandat à
la présidence du Stade Rennais (après 1990-1998 et 2000-2002), propriété
de François Pinault; Jean-Pierre Caillot, entrepreneur champenois à la
tête de Reims; Bertrand Desplat (Guingamp), qui a succédé en 2011 à son
beau-père Noël Le Graët; enfin Jean-François Fortin, président sans
histoire de Caen jusqu'à son implication présumée dans l'affaire des
matches truqués de Nîmes (saison 2013-2014 de L2) avant d'être
finalement disculpé par la LFP.
. Les nouveaux venusTrois présidents vont découvrir l'élite:
Daniel Masoni (Troyes), qui marche sur les pas de son père Angel,
repreneur du club et fondateur de l'ESTAC en 1993, l'homme d'affaires
Saïd Chabane (Angers), futur ex-représentant de L2 au C.A. de la Ligue,
et Olivier Miniconi (Gazélec Ajaccio), qui s'était distingué un soir de
tension à Lens en donnant un coup de pied à un joueur Sang-et-Or.
(AFP)
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