"Si on enlève Monza du calendrier pour des raisons merdiques de fric,
ce sera comme si on nous arrachait le coeur": Sebastian Vettel, 2e du
Grand Prix d'Italie dimanche, a résumé l'état d'esprit des fans de F1
alors que des incertitudes planent toujours sur l'avenir du mythique
circuit.
Bien plus que la nouvelle victoire de Lewis Hamilton
(Mercedes), c'est l'émotion d'un dimanche quasi-parfait à Monza dont se
souviendront quelque 90.000 fans massés dans le parc ombragé du vieil
Autodrome.
Même si la crise économique fait rage, même si la Scuderia n'a pas gagné, c'était une journée de fête à Monza.
Le
podium, au dessus d'une foule de fans agglutinés, a donné la chair de
poule à ses occupants, Hamilton, Vettel ("C'est la plus belle 2e place
de ma vie!") et Felipe Massa, ex-pilote Ferrari. Comme à la grande
époque du Baron rouge, Michael Schumacher, chaque passage d'une Ferrari
devant la tribune d'honneur a été acclamé et les +tifosi+ ont mis des
banderoles partout, dont le superbe +tifo+ rouge et jaune orné du cheval
cabré cher à Enzo Ferrari.
Manière de rappeler à tous, Bernie
Ecclestone en tête, que Monza est un monument, qui accueille la F1
depuis 1950. Car depuis deux ans, les organisateurs du GP d'Italie
négocient dur avec le grand argentier de la F1 pour prolonger le contrat
du vieux circuit, qui s'achève en 2016.
- Ecclestone menace -
Depuis plusieurs mois, Ecclestone laisse planer la menace d'une
disparition de Monza du calendrier. Selon la presse italienne, il
réclame quelque 25 millions d'euros par an, quand les organisateurs en
offrent une dizaine de moins.
Impensable, la disparition du GP
d'Italie, pays de F1 par excellence, au profit de nations lointaines et
très riches? "C'est ce qu'on m'avait déjà dit lorsque nous n'avons plus
eu de Grand Prix en France (à partir de 2008, NDLR), puis en Allemagne
(cette année, mais il sera de retour à Hockenheim en 2016, NDLR). Mais
maintenant, nous avons de bons remplaçants, non?", avait glissé
Ecclestone au printemps dernier.
"On a Monza dans le sang, on ne
peut pas nous l'enlever", a répliqué Felipe Massa ce week-end, alors que
les négociations se poursuivent.
"Ce n'est pas notre travail de
jouer un rôle dans ces discussions, mais je sais que la seule photo
d'Enzo Ferrari dont je me souviens sur un circuit, c'était à Monza", a
renchéri le nouveau patron de l'écurie Ferrari, Maurizio Arrivabene,
visiblement bouleversé par ses débuts à Monza en tant que Team Principal
de la Scuderia.
- Renzi à la rescousse? -
"Je vais être très clair: le noyau dur et le coeur de la F1 c'est
Monza, Spa, Hockenheim, Silverstone et Monaco. Il faut le préserver.
Car quand on perd sa culture, on perd ses racines, on n'est plus un être
humain", a poursuivi Arrivabene.
Ce week end de Grand Prix a donc
marqué le début d'une opération sauvetage. Signe fort, le PDG de
Fiat-Chrysler, Sergio Marchionne, a fait venir le président du conseil
italien, Matteo Renzi. Une présence importante, dans la mesure où Monza
doit trouver encore un peu d'argent, public et privé, pour convaincre
Ecclestone de prolonger son bail.
"Nous sommes à un moment
crucial", a reconnu dans un communiqué Andrea Dell'Orto, président de
SIAS, la société qui gère le circuit.
"Bernie Ecclestone sait bien
que pour couvrir l'écart entre ses demandes et notre réalité il faut
aussi un soutien extérieur", a-t-il poursuivi, en citant "en premier
lieu la région Lombardie" mais en soulignant qu'une "contribution du gouvernement de Rome et/ou d'autres sources sera également nécessaire".
(AFP)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire