Après le retrait brutal de Boston en juillet, le Comité olympique
américain (Usoc) s'en est remis mardi à Los Angeles dans l'espoir
d'organiser les JO-2024 et mettre ainsi fin à une disette débutée en
1996.
"Los Angeles est vraiment une ville olympique, l'olympisme
fait partie de notre ADN", a martelé, tout sourire, Casey Wasserman, le
président du comité de candidature LA-2024.
"Les Jeux aiment L.A.
et L.A. aime les Jeux: nous voulons que les Jeux reviennent chez eux", a
renchéri Eric Garcetti, le maire de Los Angeles.
La métropole californienne a, en effet, déjà un sacré passé olympique, puisqu'elle a organisé les JO d'été en 1932 et en 1984.
"Nous
sommes particulièrement contents d'avoir pour partenaire Los Angeles
pour défendre les chances américaines pour l'organisation des JO-2024", a
admis lors d'une conférence de presse Scott Blackmun, le directeur
général de l'Usoc.
"Los Angeles a montré par le passé qu'elle
avait l'expérience pour réussir l'organisation de JO et qu'elle savait
organiser des événements de dimension mondiale", a-t-il rappelé.
Les
JO de 1984, avec une spectaculaire cérémonie d'ouverture dans le
Coliseum et l'implication alors inédite des partenaires privés qui ont
permis de dégager des bénéfices, ont marqué un tournant dans l'histoire
olympique.
- Budget de 4,1 Mds de dollars -
Ce souvenir fort, les promoteurs de la candidature de Los Angeles en auront bien besoin.
Même
s'ils n'ont plus organisé les JO d'été depuis 1996 (Atlanta), même
s'ils sont toujours les principaux financiers du mouvement olympique par
le biais de ses chaînes de télévision et multinationales, les
Etats-Unis partent de loin dans cette campagne olympique.
Face à Los Angeles, Paris, Rome, Hambourg et Budapest, qui ont déjà fait acte de candidature.
Il
y a aussi les échecs retentissants de New York (JO-2012) et de Chicago
(JO-2016), sans compter le faux-départ de Boston, dommageable en termes
d'image.
La ville du Massachusetts avait été initialement choisi par l'Usoc qui avait alors ignoré le dossier de Los Angeles.
Mais
Boston a finalement retiré sa candidature en juillet, faute d'adhésion
de sa population, inquiète des éventuelles répercussions financières.
L'Usoc,
cette fois, s'est assuré d'avoir le soutien préalable du conseil
municipal de Los Angeles qui a voté mardi à la mi-journée à l'unanimité
en faveur du projet olympique.
L'Usoc et Los Angeles sont
également parvenus en amont à un accord sur les questions financières
qui ont coulé la candidature de Boston.
Le projet Los Angeles 2024
table sur un budget de 4,1 milliards de dollars (3,6 mds d'euros) et
vise des recettes de 4,8 milliards de dollars grâce à la contribution du
Comité internationale olympique, à la billetterie, aux partenariats et
aux droits TV.
- Le Coliseum modernisé -
Il prévoit l'utilisation de structures existantes comme le
Coliseum, stade au coeur des JO-1984 et modernisé pour 300 millions de
dollars, le Staples Center, où jouent les équipes de basket des Los
Angeles Lakers et Clippers, le Dodger Stadium (baseball) ou encore le
Rose Bowl (football et football américain).
La construction du
village olympique pour les athlètes serait assurée par un opérateur
privé qui débourserait 975 millions de dollars.
Mais certains estiment déjà l'enveloppe budgétisée bien inférieure à la réalité.
Les conseilleurs municipaux ont prévenu qu'ils restaient vigilants.
"On
a célébré les fiançailles, pas le mariage, on est encore en train de
négocier le contrat prénuptial", a résumé Herb Wesson, le président du
conseil municipal.
Le projet, articulé autour de cinq noyaux dont
le centre de Los Angeles, Hollywood et Santa Monica, se veut par
ailleurs en adéquation avec l'agenda 2020 du CIO pour des Jeux moins
dispendieux et à taille humaine.
"85% des infrastructures de notre
projet existent déjà ou leur construction est programmée. Nos cinq
noyaux sont tous situés à 30 minutes du Village olympique", a rappelé M.
Wasserman.
La magie hollywoodienne et la puissance américaine vont-elles triompher pour une troisième fois?
Réponse en 2017, à Lima (Pérou).
(AFP)
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