Localtis - Comment avez-vous réagi en prenant connaissance de l'initiative de la ville de Paris ?
Bernard Giudicelli - Cette opération
m'apparaît assez exemplaire pour inciter d'autres villes disposant
d'espaces inoccupés, de friches, à offrir au mouvement sportif d'y
installer des activités. Nous sommes notamment attentifs à la
possibilité d'installer des courts couverts, ce qui manque le plus dans
certaines communes. Par ailleurs, nous suivons de près cet appel à
projets parce que la ville de Paris est notre partenaire historique et
nous souhaitons saluer son initiative, et parce qu'au niveau des
relations entre le tennis et les collectivités, notamment le conseil
régional d'Ile-de-France, il y a une longue tradition de soutien à
l'investissement, avec une latitude laissée au mouvement sportif pour
animer les sites et les clubs.
Dans quelle mesure cet appel à projets peut-il
intéresser une fédération comme la FFT, compte tenu des investissements
et de la durée restreinte de l'opération ?
Notre fédération est organisée en ligues, et si un partenaire est
intéressé, c'est avant tout la ligue de Paris. L'avantage de ce
dispositif assez exceptionnel est qu'il s'agit d'un partenariat
gagnant-gagnant. Cela offre des espaces qui peuvent permettre des
créations d'activités.
Le fait que cet appel à projets dans le domaine de
l'animation sportive se fasse sans proposer de subventions est-il un
handicap ?
Pour le coup, la ville de Paris investit de fait car elle offre le
foncier, cela représente la base de toute construction. Il faut aussi
que les activités sportives et les investisseurs puissent créer leurs
installations. Il y a beaucoup de clubs de tennis, y compris
associatifs, qui investissent sur leurs deniers propres dans leurs
installations. Ce dont ils ont souvent besoin, c'est la maîtrise du
foncier.
Quelles seront les conditions de réussite de cette
opération si la proposition sur laquelle la ligue de Paris planche était
retenue ?
Il faudra traduire l'opportunité foncière en opportunité économique.
La ligue de Paris doit donc définir ses propres capacités
d'investissement et éventuellement nouer des partenariats. Tout est à
faire en la matière. Nous aurons de moins en moins de subventions de
fonctionnement, il faut donc s'orienter prioritairement sur des
structures qui offrent une solvabilité économique.
La FFT aidera-t-elle financièrement la ligue de Paris dans cette opération ?
La FFT ne donnera pas d'enveloppe à la ligue pour cette opération.
Nos orientations en matière d'équipements sont aujourd'hui claires :
nous soutenons les besoins des ligues et comités départementaux quand
les besoins sont avérés, mais surtout, nous nous positionnons de plus en
plus comme des animateurs des équipements sportifs et non des
financeurs. Car nous avons dans notre budget une charge importante : la
construction du nouveau Roland-Garros, où nous avons décidé de
concentrer nos moyens pour la pérennité de notre organisation.
Parmi les activités de la FFT, lesquelles pourraient bénéficier de cette opération ?
Pour nous, l'idée serait de récupérer des espaces pour y installer
des courts de padel (1), car les surfaces disponibles ne seront sans
doute pas assez grandes pour installer des courts de tennis. Le padel
est un sport qui fait désormais partie de notre famille, définitivement
intégré à la FFT. Quand on regarde le développement du padel, on voit
que nous avons fait un choix stratégique gagnant. C'est un sport
convivial qui permet d'aller vers le tennis.
Ce choix pourrait-il s'inscrire dans la réponse à apporter aux nouvelles demandes du public pour une pratique plus autonome ?
Nous nous organisons en effet pour répondre à cette nouvelle
aspiration des Français. Depuis le 1er janvier 2016, nous avons mis en
place la licence découverte qui permet de découvrir la pratique du
tennis. L'élément clé du dispositif mis en place est la technologie.
Pour le tennis d'abord, puis ensuite pour le padel, on peut réserver son
court ou trouver un partenaire en ligne ou sur son téléphone portable.
En donnant à nos licenciés les outils pour trouver court et partenaire,
nous leur offrons une liberté de pratique. Dans cette optique, l'appel à
projets de la ville de Paris vient à point nommé pour donner du sens à
cette découverte.
Localtis
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