La victoire de la candidature de Paris à l'organisation des jeux
Olympiques 2024 pourrait générer jusqu'à 10,7 milliards d'euros de
retombées et près de 250.000 emplois pérennes, selon une étude d'impact
rendue publique mercredi.
Ce rapport, réalisé par le centre
d'économie et de droit du sport de Limoges (CDES) pour le compte du
comité de candidature, retient trois sortes d'impacts pour Paris,
l'Ile-de-France et l'ensemble du pays.
D'abord l'impact en termes
de constructions. Il sera forcément restreint du fait de l'existence, à
Paris, de la plupart des infrastructures nécessaires aux JO exceptés un
village olympique et un centre aquatique. Idem en termes de transports
puisque la modernisation du réseau francilien est prévue et prise en
compte dans le budget du Grand Paris.
Les retombées en termes de construction pourraient atteindre 1,8 md d'euros.
L'impact organisation ensuite, serait constitué par les dépenses du
comité d'organisation pour la tenue des Jeux et serait de 5,4 milliards
d'euros. Dont plus de la moitié constituée par l'apport du CIO qui verse
2 md EUR à la ville hôte.
Enfin, l'impact en termes de tourisme
se situerait autour de 3,5 milliards d'euros en deux temps: le principal
durant l'année 2024, en dépit du fameux effet d'éviction qui dissuade
certains touristes de se rendre dans le pays ou la ville hôte des Jeux
durant la période olympique, puis dans les années suivantes.
Les
auteurs du rapport dirigé par Jean-Jacques Gouguet, professeur
d'économie à Limoges, et validé par trois experts indépendants plutôt
connus pour leurs positions sceptiques envers les retombées des grands
événements sportifs (le Français Wladimir Andreef, l'Allemand Holger
Preuss et le Britannique Stefan Szymanski), ont donc travaillé avec
"prudence, rigueur et transparence pour un résultat robuste et
crédible", dixit Jean-Jacques Gouguet, pour tabler sur des retombées de
10,7 milliards et 247.000 emplois.
- 'Les JO, ça rapporte' -
"L'idée, c'est d'expliquer que, même à minima, les JO, ça rapporte",
décrypte Etienne Thobois, directeur général de Paris-2024. "Même avec
peu d'équipements à construire, on a l'opportunité d'accueillir un
événement qui génère de la valeur et on va pouvoir l'optimiser par une
politique d'héritage ambitieuse."
Le rapport ne prend en effet en
compte dans ses conclusions que l'héritage tangible des Jeux. Le comité
de candidature devrait, dès septembre prochain, coordonner la rédaction
d'un livre blanc sur tout l'aspect immatériel des retombées des JO
parisiens.
Parmi ces bénéfices intangibles attendus: le
développement de la pratique du sport pour tous et les effets attendus
sur les dépenses de santé (espérés en baisse), le développement
territorial du Grand Paris et notamment le rattrapage de zones de
Seine-Saint-Denis directement concernées par les Jeux, l'insertion de
publics aujourd'hui éloignés de l'emploi ou des personnes atteintes de
handicaps, le développement de constructions durables et, notamment, de
5000 logements après reconversion du village olympique, l'accélération
de projets d'urbanisme et de transports, etc...
En 2008, le CDES
avait déjà chiffré les retombées économiques de la COupe du monde de
rugby 2007 en France à 538,7 millions d'euros, provenant à 87,1% du
tourisme et 12,9% de l'organisation.
En 2013, le gouvernement
britannique avait déclaré avoir amorti les JO de Londres 2012 avec 11,6
milliards d'euros de retombées et quatre fois plus attendus à l'horizon
2020.
(AFP)
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