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samedi 24 septembre 2016

Un guide pour prévenir la radicalisation islamiste dans le sport et l'animation

Les acteurs du sport et de l'animation n'ont certainement pas choisi leur voie pour lutter contre la radicalisation islamiste. Mais le phénomène est pourtant bien réel et ils doivent en tenir compte.
Le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports avait ainsi fait de la prévention de la radicalisation l'une de ses priorités pour 2016. Il passe aujourd'hui à l'acte en publiant un guide intitulé "Acteurs du sport et de l'animation, mieux connaître, mieux comprendre et mieux prévenir les phénomènes de radicalisation".
Riche de 92 pages, ce document se décline en cinq fiches. Les trois premières posent des questions générales : "Comment définir la radicalisation ?", "Depuis quand parle-t-on de radicalisation ?" et "Comment expliquer et prévenir un basculement dans la radicalisation ?" Les deux dernières en viennent au cœur du sujet : "Comment le champ du sport et de l'animation contribue-t-il à prévenir la radicalisation ?" et "Acteurs du sport et de l'animation : quelles pistes pour prévenir au mieux les phénomènes de radicalisation ?".
Pour le champ du sport, le guide souligne que "la pratique sportive, choisie par les adhérents, constitue parfois un microcosme de la société", et qu'"on peut donc y retrouver éventuellement un certain nombre de comportements déviants", tandis que le "champ de l'animation n'est pas a priori propice à la radicalisation". Il rappelle ensuite que "les fédérations sportives sont reconnues d'utilité publique" et que "certains enjeux nationaux peuvent et doivent s'intégrer dans les politiques fédérales".

Les fédérations en première ligne

Selon le guide, les présidents de fédération peuvent ainsi "inciter leurs instances déconcentrées à valoriser les outils de l'Etat en matière d'identification des personnes en voie de radicalisation et plus particulièrement en conduisant des actions spécifiques de sensibilisation à la distinction entre prosélytisme et radicalisation ; présentation des acteurs locaux en charge du sujet ; présentation du schéma de signalement".
Le document se veut très pragmatique en donnant des exemples laissant supposer une dérive vers la radicalisation. Parmi ceux-ci, le cas où des clubs sportifs cooptent leurs membres en fonction de leurs orientations religieuses, celui où une école coranique est installée dans le local associatif du club, ou encore celui où les dirigeants interdisent l'adhésion des jeunes filles en prétextant des principes religieux. Le guide donne alors des pistes d'action pour le cas où un agent, un éducateur ou un dirigeant se trouve confronté à ce genre de cas, tout en invitant à "faire preuve de discernement". Il est à noter qu'en annexe figurent un tableau de synthèse des indicateurs de basculement ainsi qu'une fiche explicative des indicateurs de basculement fournis par le comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR).
Enfin, le guide rappelle l'existence d'un grand nombre d'outils d'accompagnement : numéro vert pour faire un signalement, plaquette d'information ou formations mises en place par le CIPDR.

(Localtis)

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