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lundi 10 octobre 2016

Le Nord-Pas-de-Calais bien dans son basket

Terre de basket, la région Nord-Pas-de-Calais, qui compte quatre clubs parmi l’élite féminine et masculine avec la montée du Portel en Pro A cette saison, continue de porter un héritage bien vivant.Le Chaudron a été fidèle à sa réputation. La salle inaugurée en novembre 2015, où le club du Portel, petite ville de 10 000 habitants limitrophe de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), évolue pour ses matchs à domicile, a résonné comme jamais. Les 3 500 spectateurs réunis dans les gradins ont encouragé avec chaleur les Portelois, qui disputaient le premier match de leur histoire en Pro A (première division).
Malgré leur défaite contre Nanterre (65-84), les joueurs de l’Étoile sportive Saint-Michel Le Portel Côte d’Opale, couramment abrégée en ESSM, sont sortis sous les acclamations de leurs bruyants supporteurs. Une preuve de la passion qui entoure l’équipe entraînée par Éric Girard, champion de France avec Strasbourg en 2005 et aphone après un cancer des cordes vocales.
Cet engouement autour du Portel, qui a rejoint cette saison le club de Gravelines-Dunkerque, porte-drapeau du basket nordiste en Pro A, s’enracine au cœur d’une terre de basket. Le Nord-Pas-de-Calais (1) a brillé dans le passé avec l’AS Berck chez les hommes, champion de France en 1973 et 1974 ou plus récemment chez les femmes avec l’USVO – Union sportive Valenciennes-Orchies, devenue ensuite l’Union sportive Valenciennes Olympic après le retrait de la mairie d’Orchies. Le club a remporté le titre national à sept reprises entre 1994 et 2007 et deux fois l’Euroligue, la plus prestigieuse des Coupes d’Europe.

Des salles pleines et passionnées

« À l’origine, sous la double impulsion des amicales laïques et des patronages, le basket s’est beaucoup développé dans la région, explique Paul Merliot, président de la ligue de basket du Nord-Pas-de-Calais. Sur l’échelle nationale, nous occupons le quatrième rang avec près de 40 000 licenciés, et nous avons progressé de 4 % la saison dernière. »
« Aujourd’hui, le basket nordiste se porte bien, vu le nombre de clubs présents au haut niveau, se félicite-t-il. Et ce sport, regardé avec bienveillance par les collectivités locales, suscite la passion. Jusqu’en National 3 (équivalent de la 5e division), les salles sont souvent pleines et attirent plus que des matchs de football du même niveau. » Football et basket ont d’ailleurs l’habitude de cohabiter sur une terre où le ballon rond a connu de grandes heures avec Lille et Lens.
Outre les deux clubs en Pro A, la région en compte également trois en Pro B (deuxième division masculine) : Boulogne-sur-Mer, Lille et Denain. Du côté des féminines, deux équipes nordistes évoluent en première division (Villeneuve-d’Ascq et le Saint-Amand Hainaut Basket) et quatre autres en deuxième division (Calais, Arras, Aulnoye-Aymeries et Dunkerque). Et la région a également accueilli les phases finales des deux dernières grandes compétitions de basket organisées en France, à Orchies pour l’Euro féminin en 2013 et au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq pour l’Euro masculin en 2015.

La fusion de club, une piste de développement

Paradoxalement, l’abondance d’équipes au plus haut niveau peut aussi être un frein au développement. On peut imaginer, même si chaque club possède sa propre identité et son histoire, qu’un rapprochement entre Le Portel et Boulogne-sur-Mer pourrait déboucher sur une structure avec un budget plus conséquent. Mais pour franchir un palier, la région rêve surtout de voir émerger un grand club au cœur de son territoire comme un pendant de Gravelines-Dunkerque sur le littoral.
« Si les clubs de Lille, Denain et Orchies se rassemblaient, nous aurions une équipe qui pourrait évoluer en Pro A, plaide Paul Merliot. Il existe des discussions en coulisses. » D’autant que, seules, ces trois équipes sont limitées dans leur potentiel de développement de « locomotives régionales ». Le Lille Métropole Basket, qui pourrait être un fer de lance comme représentant de la capitale des Flandres, évolue en Pro B depuis 2009 et pâtît de l’exiguïté de sa salle (1 900 places). De son côté, Orchies (3e division) possède une arène neuve (5 000 places) mais a rencontré de sérieuses difficultés budgétaires.
En attendant un possible rapprochement, ce sont les basketteuses de l’Entente sportive basket de Villeneuve-d’Ascq-Lille Métropole qui font briller la région sur la scène nationale et européenne. Elles ont décroché l’Eurocoupe en 2015.

(La Croix)

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