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mardi 6 décembre 2016

Bernard Laporte va-t-il enterrer le projet de Grand Stade de la FFR ?

L'élection, samedi, de l'ancien secrétaire d'Etat aux Sports, Bernard Laporte, à la présidence de la Fédération française de rugby (FFR) sonne la fin du projet de Grand Stade, que son prédécesseur, Pierre Camou, prévoyait de faire construire au sud de Paris.
A peine aux commandes de la FFR, Bernard Laporte et son équipe ont confirmé leur promesse de campagne et annoncé « l'arrêt » du projet d'enceinte polyvalente de 82.000 places, à réaliser dans l'Essonne, pour un coût garanti de 581 millions d'euros hors taxe (environ 600 millions au total). Serge Simon, le bras droit du nouveau président, a prévenu dès samedi, au cours d'une conférence de presse avec Bernard Laporte, que la nouvelle équipe allait « mettre en place très rapidement les conditions qui doivent mener à l'arrêt » du programme. Si la promesse de campagne est « tenue », « il ne s'agit pas évidemment de faire n'importe quoi », a-t-il insisté, sachant que les nouveaux dirigeants n'ont pas encore une vision complète du dossier, et que, en outre, « des contrats ont été signés ».

Convention avec la CDC

Ainsi, la fédération a signé le 24 juin le contrat de conception-promotion-construction-maintenance avec le groupement Ibelys réunissant les groupes de promotion immobilière Icade - filiale de la Caisse des Dépôts (CDC) -, de BTP belge Besix, et de services en efficacité énergétique et environnementale Engie Cofely. Le même jour, la FFR a signé une convention avec la CDC, laquelle s'est engagée à apporter une part minoritaire des fonds propres (70 à 80 millions d'après la fédération), mais aussi à aider la fédération à lever son emprunt. Pour mémoire, le plan de financement du stade, à construire sur le site de l'ancien hippodrome de Ris-Orangis-Bondoufle, reposait sur la mobilisation de 200 millions de fonds propres et un emprunt de 400 millions, garanti par le Conseil départemental de l'Essonne. Ce même 24 juin, le programme avait, qui plus est, reçu le soutien officiel du Premier ministre Manuel Valls, de passage dans son fief politique pour signer le contrat le déclarant d'intérêt national, et jetant les bases d'une vaste opération d'aménagement.
A ce titre, les élus locaux n'ont pas encore renoncé. « Le territoire pense encore que ce dossier est bon », déclarait dimanche aux « Echos » le maire PS de Ris-Orangis, Stéphane Raffalli. Ce dernier compte bien démontrer au nouvel homme fort de la FFR que « le modèle économique est très solide ».
A contrario, la fin du projet Grand Stade de la FFR, vilipendé, par ailleurs, par la Cour des comptes , constitue une bonne nouvelle pour l'exploitant du Stade de France, le consortium Vinci-Bouygues, qui redoutait une concurrence mortelle. Le nouveau patron de la FFR n'a toutefois pas caché être favorable à la délocalisation de certains matchs des Bleus en province. Des pourparlers sont en vue à propos de l'utilisation de l'enceinte de Saint-Denis. 

(Les Echos)

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