1,22 milliard d'euros, c'est l'impact économique national total de
l'Euro 2016 de football, qui a eu lieu en France du 10 juin au 10
juillet derniers, selon l'étude rendue publique mardi 10 janvier par le
ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Cette étude,
supervisée par l'Observatoire de l'économie du sport du ministère, a été
réalisée par le Centre de droit et d'économie du sport de Limoges
(CDES) et le cabinet Kénéo.
L'objectif de cette étude était de mesurer l'impact économique national de l'événement à court terme. Elle s'est appuyée, selon ses auteurs, sur une "méthodologie robuste". Si ces derniers ont travaillé en étroite collaboration avec l'UEFA et Euro 2016 SAS, organisateurs de la compétition, ils ont également bénéficié des enseignements d'un questionnaire rempli par près de 17.000 spectateurs. Enfin, la collaboration avec les services de l'Insee a également permis d'avoir accès à une information "de première main" concernant la fréquentation touristique en France. Une telle collaboration, qui selon nos sources a aussi impliqué la direction générale du Trésor, est une première dans l'étude d'impact d'un grand événement sportif en France.
L'impact touristique, de son côté, est de 625,8 millions d'euros. Pour le CDES, "il résulte de l'afflux de touristes étrangers venus spécifiquement en France suivre l'événement", soit 34.000 spectateurs à hospitalités (bénéficiaires de billets vendus avec une prestation) et surtout 613.000 spectateurs uniques étrangers "grand public" présents dans les stades et/ou dans les fans-zones. Ces derniers ont effectué un séjour d'une moyenne de 7,9 jours et ont dépensé en moyenne 154 euros par jour.
En termes d'emplois, l'étude a calculé le volume d'activité supplémentaire généré par la compétition : 117.150 mois travaillés, soit 9.762 emplois équivalent temps plein sur l'année 2016. Enfin, en termes de recettes fiscales, l'étude a évalué à 75 millions d'euros les recettes additionnelles générées par l'accueil de la compétition, soit 70 millions au titre de la TVA, 2,7 millions de taxe de séjour et 2,2 millions de taxes d'aéroport. A ce sujet, il convient de rappeler que l'UEFA a bénéficié de larges exonérations fiscales, portant notamment sur l'impôt sur les sociétés. En 2014, la commission des finances de l'Assemblée nationale avait estimé que ces exonérations fiscales représentaient un manque à gagner de 150 à 200 millions d'euros (lire ci-contre notre article du 4 décembre 2014).
"Au final, note le CDES dans une présentation de l'étude sur son site internet, si l'impact économique peut apparaître conséquent en valeur absolue, il est relativement faible comparativement au produit intérieur brut annuel de la France." L'impact de l'Euro 2016 ne représente en effet que moins de 0,1% d'un PIB d'environ 2.200 milliards d'euros. Et le CDES de trancher : "Ce n'est donc pas sur cette base que l'on peut conclure à la légitimité des dépenses (publiques notamment) consenties pour l'accueil de la compétition. Pour arriver à une telle conclusion (ou non), il aurait fallu prendre en considération l'intégralité du cycle de vie de l'événement et en particulier mesurer l'héritage (sportif, social, territorial) laissé à la France et aux villes-hôtes." La mesure de l'héritage figure d'ailleurs parmi les recommandations finales de l'étude en vue des prochaines études d'impact de grands événements sportifs internationaux organisés en France. Quand celles-ci auront-elles lieu ? Peut-être pas avant 2024 et l'hypothétique accueil des Jeux olympiques d'été à Paris. En effet, pour les prochains grands rendez-vous sportifs mondiaux (mondial de handball 2017, mondial de hockey sur glace 2017, Ryder Cup de golf 2018 ou encore mondial de football féminin 2019), aucune étude n'est pour l'instant programmée…
L'objectif de cette étude était de mesurer l'impact économique national de l'événement à court terme. Elle s'est appuyée, selon ses auteurs, sur une "méthodologie robuste". Si ces derniers ont travaillé en étroite collaboration avec l'UEFA et Euro 2016 SAS, organisateurs de la compétition, ils ont également bénéficié des enseignements d'un questionnaire rempli par près de 17.000 spectateurs. Enfin, la collaboration avec les services de l'Insee a également permis d'avoir accès à une information "de première main" concernant la fréquentation touristique en France. Une telle collaboration, qui selon nos sources a aussi impliqué la direction générale du Trésor, est une première dans l'étude d'impact d'un grand événement sportif en France.
613.000 spectateurs uniques étrangers
L'impact total de l'Euro 2016 pour l'économie française s'élève donc à 1,22 milliard d'euros. Cette somme se décompose en deux : d'une part l'impact lié à l'organisation, d'autre part l'impact lié au tourisme. L'impact de l'organisation comprend les dépenses engendrées par l'organisation de la compétition elle-même, celles des personnes accréditées (journalistes, prestataires directs, etc.) et l'activation de partenariats commerciaux (achats d'espaces publicitaires, opérations promotionnelles, animations, etc.). Au total, l'impact lié à l'organisation se monte à 476,8 millions d'euros, dont 360,5 millions pour les dépenses opérationnelles directement liées à l'organisation de la compétition par l'UEFA et ses filiales.L'impact touristique, de son côté, est de 625,8 millions d'euros. Pour le CDES, "il résulte de l'afflux de touristes étrangers venus spécifiquement en France suivre l'événement", soit 34.000 spectateurs à hospitalités (bénéficiaires de billets vendus avec une prestation) et surtout 613.000 spectateurs uniques étrangers "grand public" présents dans les stades et/ou dans les fans-zones. Ces derniers ont effectué un séjour d'une moyenne de 7,9 jours et ont dépensé en moyenne 154 euros par jour.
Près de 10.000 emplois ETP
Ce chiffre de 1,22 milliard d'euros d'impact économique total est à comparer à celui de l'étude ex-ante menée par le CEDS à la demande de l'UEFA en 2014. A l'époque, les auteurs tablaient sur un impact pour la France de 1,26 milliard. Les deux études sont donc concordantes pour ce qui est des grands équilibres. Toutefois, comme l'a reconnu Jean-Jacques Gouguet, directeur scientifique des études économiques du CDES, lors de la présentation de ce 10 janvier, "on s'est complètement planté" sur l'étude ex-ante. En effet, précise l'économiste, si l'évaluation de l'injection par l'UEFA des dépenses d'organisation était juste, l'évaluation touristique a posé problème. A titre d'exemple, Patrick Kanner, ministre des Sports, a admis que le nombre final de spectateurs des fans-zones était inférieur aux prévisions.En termes d'emplois, l'étude a calculé le volume d'activité supplémentaire généré par la compétition : 117.150 mois travaillés, soit 9.762 emplois équivalent temps plein sur l'année 2016. Enfin, en termes de recettes fiscales, l'étude a évalué à 75 millions d'euros les recettes additionnelles générées par l'accueil de la compétition, soit 70 millions au titre de la TVA, 2,7 millions de taxe de séjour et 2,2 millions de taxes d'aéroport. A ce sujet, il convient de rappeler que l'UEFA a bénéficié de larges exonérations fiscales, portant notamment sur l'impôt sur les sociétés. En 2014, la commission des finances de l'Assemblée nationale avait estimé que ces exonérations fiscales représentaient un manque à gagner de 150 à 200 millions d'euros (lire ci-contre notre article du 4 décembre 2014).
La légitimité des dépenses publiques en question
Et les collectivités locales dans tout cela ? Elles sont absentes de cette étude d'impact. "Nous avons proposé aux villes-hôtes de s'associer à l'étude, a précisé Patrick Kanner. Mais cela avait un coût et elles ont refusé." Certaines villes ont toutefois fait réaliser leur propre étude locale (lire ci-contre notre article du 21 décembre 2016)."Au final, note le CDES dans une présentation de l'étude sur son site internet, si l'impact économique peut apparaître conséquent en valeur absolue, il est relativement faible comparativement au produit intérieur brut annuel de la France." L'impact de l'Euro 2016 ne représente en effet que moins de 0,1% d'un PIB d'environ 2.200 milliards d'euros. Et le CDES de trancher : "Ce n'est donc pas sur cette base que l'on peut conclure à la légitimité des dépenses (publiques notamment) consenties pour l'accueil de la compétition. Pour arriver à une telle conclusion (ou non), il aurait fallu prendre en considération l'intégralité du cycle de vie de l'événement et en particulier mesurer l'héritage (sportif, social, territorial) laissé à la France et aux villes-hôtes." La mesure de l'héritage figure d'ailleurs parmi les recommandations finales de l'étude en vue des prochaines études d'impact de grands événements sportifs internationaux organisés en France. Quand celles-ci auront-elles lieu ? Peut-être pas avant 2024 et l'hypothétique accueil des Jeux olympiques d'été à Paris. En effet, pour les prochains grands rendez-vous sportifs mondiaux (mondial de handball 2017, mondial de hockey sur glace 2017, Ryder Cup de golf 2018 ou encore mondial de football féminin 2019), aucune étude n'est pour l'instant programmée…
(Localtis)
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