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mercredi 1 février 2017

Athènes, Londres ou Rio: quel héritage laissent les Jeux ?

Entre le redynamisation de la ville de Barcelone, les sites à l'abandon des JO d'Athènes, la réussite des Jeux de Londres et les nombreuses interrogations sur l'après Rio, l'héritage laissé par le rendez-vous olympique varie très fortement d'une ville à l'autre.
Athènes-2004, "les nouvelles ruines"
"A Athènes (JO-d'été 2004, NDLR), comme à Sotchi (en Russie pour les Jeux d'hiver 2014, NDLR) l'après JO n'a pas été pensé", estime Nicolas Bancel, professeur d'histoire du sport à l'Université de Lausanne. De fait, les infrastructures se sont révélées non seulement très coûteuses à bâtir, mais également non durables.
Le cas d'Athènes est "particulièrement parlant, puisque la majorité des équipements, construits à la périphérie, n'ont pas été réutilisés", détaille M. Bancel pour qui "le spectacle de ces nouvelles ruines athéniennes a de quoi faire réfléchir".
Autre spécialiste du mouvement olympique, Jean-Loup Chappelet, directeur de l'Institut de hautes études en administration publique à l'Université de Lausanne, nuance: "S'il y a bien quelques éléphants blancs à Athènes, il y a plein de positif (transports, parcours piétonnier autour de l'Acropole, etc...)". Et de rappeler que "plus des deux-tiers des Grecs ont jugé les Jeux positifs dans un sondage réalisé 10 ans après, même quand les coûts étaient cités".
  
Londres-2012, globalement positif
Pour M. Chappelet, le bilan des JO de Londres, avec le réaménagement réussi de l'est de la ville, "est globalement positif, mais le stade olympique a été très difficile à recaser et sa transformation pour l'équipe de foot de West Ham a coûté très cher".
Sebastian Coe, président du Comité d'organisation, estimait au lendemain des Jeux que la capitale britannique pouvait se "mesurer à Barcelone" (1992, NDLR) et que dans les deux cas, les jeux ont "transformé la ville en profondeur".
Une réserve cependant, concernant l'héritage "immatériel" et la généralisation ou non de la pratique du sport. Elle est notamment soulevée par Christophe Dubi, directeur des JO au Comité international olympique (CIO): "Les organisateurs avaient fait la promesse d'inspirer une génération, ce qu'ils ont fait avec un changement de la pratique sportive à l'école. Mais le soufflé est retombé et cet héritage-là ne s'est pas complètement matérialisé".
  
Sotchi-2014, la longue reconversion
Considérés comme les Jeux les plus chers de l'histoire (50 Mds USD d'investissements), les JO d'hiver de Sotchi organisés dans une station à la fois d'hiver et d'été, laissent derrière eux des équipements dont la réutilisation pose encore problème. "Sotchi est devenue une destination à la fois d'été et d'hiver et les infrastructures sont utilisées", se défend cependant M. Dubi.
Si les équipements de Sanki (saut à ski, bobsleigh) sont réservés à l'entraînement des athlètes, le site de Rosa Khutor a reçu 800.000 visiteurs l'hiver dernier et 1,1 million durant l'été, selon sa porte-parole. Sur la côte, la Fisht Arena qui avait accueilli la cérémonie d'ouverture a été rénovée et accueillera des matches du Mondial-2018 de football. Mais M. Dubi l'admet: à la lumière de l'exemple Sotchi et de ses trop lourds investissements, le CIO "a fait évoluer le cadre et incite maintenant les villes candidates à utiliser l'existant, du temporaire voire des infrastructures à l'étranger".
  
Rio-2016, l'enjeu de la transformation "post-Jeux"
Les JO ont permis à Rio d'améliorer son réseau de transports, son offre touristique, avec un parc hôtelier accru et son urbanisme avec la revitalisation de la zone portuaire. Mais concernant l'utilisation des installations sportives, c'est beaucoup plus flou.
Les différentes autorités se renvoient la balle et il n'y a pas de date prévue pour les travaux d'adaptation des installations. Ainsi l'Arena do Futuro (site du handball), construite en préfabriqués, devait ensuite être transformée en quatre écoles dans des quartiers pauvres de Rio. Le Comité d'organisation confirme que le projet est toujours d'actualité, mais la mairie de Rio, où l'équipe a été totalement renouvelée après les élections municipales d'octobre, explique que la façon dont les installations sportives seront utilisées est à l'étude.
Le parc olympique est lui fermé depuis la fin des Jeux Paralympiques et rouvrira pour la première fois le 5 février, pour un match d'exhibition de beach-volley. Le plus gros scandale est l'état d'abandon du stade Maracanã, à cause d'un imbroglio politico-juridique entre Rio-2016 et l'entreprise concessionnaire. Quant à la dépollution promise de la baie de Guanabara, elle est loin d'être achevée.
"Le plan d'héritage de Rio est bon, il faut qu'il se matérialise", veut croire M. Dubi.







(AFP)

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