Et si les subventions d'Etat aux grands événements sportifs
internationaux étaient soumises à la production d'une étude d'impact ?
C'est la piste envisagée par le ministre de la Ville, de la Jeunesse et
des Sports à travers sa réponse, publiée au Journal officiel du 4 avril 2017,
à une question du député de la Manche Guénhaël Huet.
Ce dernier
estimait que "souvent, les études relatives à l'impact de ces évènements
sportifs en France sont peu sérieuses et paraissent uniquement
orientées à des fins commerciales, voire politiques". Il demandait par
conséquent au ministre ses intentions afin de mettre en place des outils
fiables et pérennes pour mesurer l'impact global des compétitions
sportives internationales organisées en France.
Dans sa réponse, le ministre estime que, dans un contexte de tension des
finances publiques, la question de l'acceptabilité des événements
sportifs par la population ne cesse de grandir. Pour lui, il est donc
"aujourd'hui indispensable de systématiser l'association de
l'organisation d'un événement sportif à une évaluation préalable et
ultérieure indépendante et objective".
Il précise encore qu'un travail est engagé avec le Centre national pour
le développement du sport (CNDS) pour sensibiliser les organisateurs
d'événements à l'intérêt de ces études qui "malheureusement peuvent
atteindre des prix élevés et/ou manquer d'objectivité". Et le ministre
de citer le cas de l'évaluation de l'Euro 2016 pour lequel le
gouvernement a proposé aux villes-hôtes de participer à une étude
d'impact économique, social et médiatique, au niveau national et
territorial. "D'un coût d'environ 700.000 euros, détaille le ministre,
elle aurait été pris en charge à hauteur de 150.000 euros par le
ministère chargé des Sports et environ 55.000 euros par ville".
"Malheureusement, les villes accueillant l'Euro ont préféré décliner
cette proposition, car le prix leur paraissait trop élevé",
reconnaît-il, avant de pointer que l'étude nationale publiée le 10 janvier 2017 avait été "rigoureuse" et que ses résultats "démontrent la dynamique économique que génèrent les grands événements".
Dorénavant, conclut le ministre des Sports, il s'agit pour l'Etat et ses
services "de sensibiliser les acteurs, de promouvoir les méthodes
existantes et validées", mais aussi "d'envisager de coupler une partie
des subventions aux organisations à l'obligation de la mise en œuvre
d'une étude d'impact".
(Localtis)
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