vendredi 25 octobre 2013

Lorient, un malaise local

En difficulté, le club doit répondre aux questions des partenaires économiques, sous l’oeil inquiet des politiques.
CEUX qui n’ont pas été invités à l’inauguration de l’Espace FCL, étrenné par l’effectif professionnel le 30 septembre, ne doivent pas se vexer. Le centre d’entraînement de Lorient n’a pas été encore inauguré, et c’est un symptôme du malaise qui règne autour du club comme en son sein.
Lec onflit entre le président Loïc Féry et l’entraîneur Christian Gourcuff, qui a éclaté après le transfert de Mario Lemina à Marseille, le 2 septembre, dans les dernières heures du mercato, est une affaire qui touche les partenaires économiques du FCL, dix-huitième de L 1.
L’avenir du technicien emblématique (58 ans), en fin de contrat en juin, est pour certains une question très sensible. Vendredi dernier, Jean- Guy Le Floch avait été clair : «Si Christian n’est plus là, on envisagera notre retrait. » Le président d’Armor-Lux s’est depuis entretenu avec Féry, et il a plutôt apprécié ce qu’il a entendu : «C’est un garçon bien, il a pris conscience que tout le monde devait se serrer les coudes autour de Christian pour réagir.»
 Mais son discours reste le même. «C’est un message affectif lié à Christian, qui est le pilier, l’âme du FCL. Le club sans lui, c’est pour nous inimaginable. On a un réflexe de Breton : le FCL, c’est Christian, assène Le Floch. Sa valeur immatérielle est incommensurable. »
L’engagement d’Armor-Lux auprès du FCL est plus quantifiable. La firme apporte près de 500 000 € au club tous les ans et elle sait qu’elle n’incarne pas un moyen de pression très puissant. Partagée par des petits sponsors, sa position n’est en outre pas suivie par d’autres partenaires comme B&B,qui compose avec La Trinitaine et Armor-Lux le trio de soutiens majeurs. «Je peux comprendre les décisions de LoïcFéry et Christian Gourcuff, confie Georges Sampeur, président du directoire du groupe B& B Hôtels. Je n’ai pas de raison de croire que les valeurs qui nous ont fait devenir partenaire sont remises en question. Ce n’est pas lié à Christian. On ne reverrait la valeur de notre investissement (environ 400 000 € par an) qu’en cas de descente. » Directeur commercial du FCL, Fabrice Devillers est serein : «Il y a eu des interrogations chez les partenaires mais ce n’est plus le cas.»
Contacté hier, Féry continue de prôner l’apaisement et veutcesser d’être opposé à Gourcuff. Mais il doit aussi faire face à une défiance politique. Après avoir subventionné à hauteur de 1 million d’euros l’espace FCL, les collectivités locales s’interrogent sur le montage financier mis en place par le président du club et déplorent l’opacité de ses actions.Après s’être déjà opposées à lui à propos de l’agrandissement du stade, elles constituent un autre terrain compliqué, même si c’est bien en L1que la situation est la plus épineuse.

(L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.