Des discussions sont entamées avec le Futuroscope, mais les Championnats de France de cyclisme sur route cherchent encore preneur
HABITUELLEMENT, à cette époque de
l’année, le site des Championnats de
France de cyclisme sur route de l’année suivante est
connu de longue date.
Pour l’édition 2014, les discussions entre
la Fédération française de cyclisme
(FFC) et les représentants de la candidature du Futuroscope,
ce grand parc à
thèmes situé dans la Vienne, semblaient
en très bonne voie.
C’était jusqu’à
cette communication du conseil
général de la Vienne, tombée hier
après-midi : «À l’issue de la réunion
avec la FFC, aucune décision définitive
n’a été arrêtée quant à l’organisation
du Championnat de France. (...) L’engagement
est donné par chacun pour
qu’une décision soit annoncée mi-décembre.
» En quelques semaines, c’est la
deuxième poussée de sueurs froides
pour les dirigeants de la FFC.
Début octobre,
ils avaient dû encaisser le forfait
de Besançon. Alors que le projet était
sur de bons rails – les circuits dessinés
–, la préfecture du Doubs avait appris
que sa candidature comme ville-étape
du Tour de France 2014 était
retenue, et les budgets n’étant pas
extensibles… « Malgré les efforts consentis par
la FFC, la sollicitation financière
restait importante pour la ville et
les collectivités locales, et cumulative
aux frais d’organisation du Tour
2014 », soulignait le communiqué de
Besançon.
«On sait bien que les collectivités
ont de nouvelles charges et qu’elles
doivent recentrer leurs dépenses, affirme
le directeur du département des
activités sportives de la FFC, Jean-
Pierre Gibourdel. Le jour où elles veulent
accueillir un grand événement, elles réfléchissent
à deux fois.»
C’est probablement ce qui s’est
passé hier. En période de crise, on peut
aisément imaginer qu’au cours du
tour de table, les différents intervenants
(conseil général de la Vienne,
conseil régional de Poitou-Charentes,
communauté d’agglomération du
Grand Poitiers et le Futuroscope) ont
cherché à faire baisser le ticket d’entrée
demandé par la FFC.
Il faut dire que le cyclisme se disputant
sur la voie publique, organiser les
Championnats de France exige un
budget conséquent, de l’ordre de
500 000 euros minimum. Généralement,
il faut prévoir des travaux de
voiries pour reboucher les trous sur la
route. Les frais pour la sécurité (gendarmerie,
ambulances et plusieurs
centaines de bénévoles qu’il faut au
minimum défrayer) représentent
aussi un poste important de dépenses.
«La sécurité, avec 40 gendarmes pour
la course Elite le dimanche, nous a
coûté 51 000 euros et les travaux de
voiries – qui ont été pris en charge par
le conseil général – 400 000 euros»,
témoigne Yannick Coroller qui coordonna
l’édition 2013, disputée à Lannilis
(Finistère).
Mais« après le Tour de France et Paris-Roubaix, le Championnat de France est
le 3e événement cycliste français en
termes de retombées médiatiques,
économiques et touristiques », souligne
Gibourdel. Dans le dossier qu’elle
remet aux villes, la FFC mentionne
qu’un euro investi dans l’organisation
des Championnats de France rapporte,
en moyenne, trois euros de retombées
sur l’économie locale. «C’est trois jours
de compétition (jeudi-samedi-dimanche)
mais des camping-cars viennent
dès le lundi et ces personnes consomment
dans les restaurants, vont faire
leurs courses chez les commerçants
locaux, ajoute Gibourdel. C’est aussi
1500 nuitées chaque jour.»
La FFC insiste aussi sur le bénéfice
en termes d’image. «On se rappellera
toujours qu’en 1998 Laurent Jalabert a
été sacré à Clermont-Ferrand ou Sylvain
Chavanel à Boulogne-sur-Mer
(2011) », poursuit Gibourdel.
À Lannilis,
tout le monde a été marqué par un
autre aspect : l’aventure humaine. «On
a besoin de réunir 700 bénévoles, c’est
un événement fédérateur, explique
Coroller. Ça a permis de renforcer
l’identité de notre territoire et le sentiment
d’appropriation du citoyen.»
(L'Equipe)
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