Le dossier du Mondial-2022 au Qatar va s'inviter au comité exécutif
de la Fifa cette semaine au Brésil, avec une réflexion sur un éventuel
tournoi en hiver et les questions, inévitables, sur les conditions des
ouvriers sur les stades.
Les responsables du foot mondial se
réunissent mercredi et jeudi à Costa do Sauipe (nord-est), avant le
tirage au sort des poules de la phase finale du Mondial-2014, attendu
vendredi.
Mais le dossier Qatar sera bien au coeur de nombreux débats.
Le
précédent comité exécutif, sorte de gouvernement du football mondial,
avait ouvert la porte à un éventuel changement de calendrier pour jouer
en hiver, et éviter la chaleur accablante de l'été du Golfe (près de 50
degrés).
Une consultation de toutes les parties prenantes --
joueurs, clubs, ligues et fédérations jusqu'aux diffuseurs, sponsors et
médias -- a été lancée.
La décision finale ne sera prise qu'après
le Mondial brésilien. Mais les responsables de la consultation -- le
secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke et le président de la
Confédération asiatique de football (AFC), le cheikh Salman bin Ebrahim
Al Khalifa -- doivent présenter dès cette semaine une feuille de route
sur le sujet.
Les débats s'annoncent longs, y compris au sein d'un
même pays: la position de la fédération anglaise n'est pas celle de la
Premier League (championnat d'élite anglais), qui prédit un "chaos" si
on chamboule les calendriers.
Pour sa part, le président de la
Fifa Joseph Blatter a récemment plaidé pour un Mondial-2022 en
novembre-décembre, plutôt qu'en janvier-février. Un choix qui
permettrait de ne pas entrer frontalement en concurrence avec les jeux
Olympiques d'hiver 2022.
L'agenda du comité
exécutif ne pourra par ailleurs faire l'économie des questions autour
des conditions des ouvriers sur les stades de la future compétition.
M.
Blatter a lui même pris position le 20 novembre, en jugeant
"inacceptable" la situation des ouvriers au Qatar. Mais il s'est
également déclaré "convaincu que le Qatar (prenait) la situation très au
sérieux".
L'instance mondiale compte, comme elle l'a rappelé dans
un récent communiqué, sur "le pouvoir positif que la Coupe du monde
peut avoir au Qatar et au Moyen-Orient" pour contribuer "à des
changements sociaux positifs, ce qui inclue une amélioration des droits
du travail et des conditions des travailleurs immigrés".
Elle
attend des mesures concrètes de l'émirat avant son prochain comité
exécutif, qui se tiendra au siège de la Fifa à Zurich les 20 et 21 mars
2014. Soit à huit ans du tournoi.
Les polémiques autour des droits sociaux au Qatar menacent en effet de salir diablement l'image de la compétition.
Car
les signaux d'alarmes se sont multipliés ces derniers mois, notamment
après les articles cet automne du quotidien britannique The Guardian
faisant part de la mort de 44 ouvriers entre juin et août sur les
chantiers du Mondial-2022.
Amnesty International n'a pas confirmé
ces informations. Mais l'organisation a dénoncé les mauvaises conditions
de sécurité et d'hygiène, en citant un responsable du principal hôpital
de Doha, selon lequel "plus de 1.000 personnes ont été admises en 2012
dans l'unité de traumatologie après des chutes au travail".
Dans
une résolution adoptée à Strasbourg, le Parlement européen s'est dit
pour sa part "préoccupé" notamment par "les longs horaires de travail,
les conditions de travail dangereuses, le non versement des salaires
pendant plusieurs mois, la confiscation des passeports, l'obligation de
vivre dans des camps surpeuplés".
Le Qatar a jugé les critiques "exagérées" et engagé un cabinet d'avocats étrangers pour répondre aux accusations.
Il
a promis que les droits des ouvriers seraient respectés sur les
chantiers du Mondial et précisé que sa législation avait été amendée et
ses inspecteurs investis de pouvoirs plus importants pour la faire
respecter.
(AFP)
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