mardi 3 décembre 2013

TVA équestre : le gouvernement galope derrière les manifestants

En lutte contre la hausse de la TVA à 20% au 1er janvier 2014, les dirigeants de centres équestres avaient remisé les poneys, mais sorti camions et caravanes lundi pour perturber la circulation sur les routes d'Île-de-France.

En revanche, les routiers qui appelaient à des barrages filtrants pour protester contre l'écotaxe, ont mis fin à leur mouvement plus tôt que prévu, faute d'un nombre suffisant de participants.
"L'opération escargot menée lundi en Ile-de-France par les centres équestres a mobilisé 183 camions", a précisé l'un des organisateurs de la manifestation, Loïc Caudal. "C'est une forte mobilisation et le mouvement va se durcir si nécessaire", a-t-il ajouté.
Selon le Centre national d'Information routière de Rosny-sous-Bois, la circulation était redevenue globalement fluide à la mi-journée sur le réseau francilien, après un total cumulé de 117 km d'encombrements dans la matinée.
Quelque 120 camions de chevaux (vides) avaient convergé vers 13 heures au parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis) où se tient le Salon du cheval de Paris.
"Dans le cheval, on n'est pas des riches", a expliqué Aline, sur un parking du Haras de Jardy (Marnes-la-Coquette, Hauts-de-Seine) où une vingtaine de camions s'étaient donné rendez-vous avant le lever du jour. Cette gérante d'une écurie à Villiers-Saint-Frédéric (Yvelines), qui a participé à toutes les manifestations contre l'"équitaxe", a joué du klaxon de sa voiture grise dans l'un des quatre convois convergeant vers le Salon du Cheval.
"TVA en plus, on finit chez Findus", affirmait une affichette sur le pare-brise d'un véhicule.
"Cette hausse de la TVA, ça va se répercuter sur toute la chaîne, les maréchaux-ferrants, les selliers, les vétérinaires... On n'aura plus les moyens d'entretenir nos chevaux et plus personne ne pourra les racheter", soupire son amie Anaïs, monitrice équestre au chômage.
Le monde de l'équitation se mobilise depuis plusieurs semaines contre une hausse de la TVA de 7 à 20%, destinée à mettre la France en conformité avec une directive européenne.
Pour Pascal Mulet-Querner, porte-parole du collectif "Equitation en péril", "deux mille centres équestres (sur les 7.000 existants) et leurs 6.000 emplois sont menacés par cette hausse".
Lors d'une conférence de presse au Salon du cheval de Paris, Equitation en péril n'a d'ailleurs "pas écarté de nouvelles mobilisations en cas d'échec de négociations avec le gouvernement pour un amendement dans la loi de finances".
"Nous espérons que cela se terminera favorablement (...) Nous n'écartons pas de nouvelles manifestations. On peut aller à Bruxelles, c'est pas très loin. On saura se montrer inventifs", a déclaré François Lucas, président du Comité régional d'équitation d'Ile-de-France.
Le gouvernement a proposé de créer un "fonds cheval" et affiché son intention de renégocier à Bruxelles une TVA à taux réduit.
Au cours d'une conférence de presse organisée à la hâte lundi soir, les ministres du Budget Bernard Cazeneuve, de l'Agriculture Stéphane Le Foll et des Sports Valérie Fourneyron ont rappelé que la France risquait 50 millions d'euros d'amende si elle était condamnée par Bruxelles.
Rendez-vous est également pris pour début de semaine prochaine avec le Commissaire européen en charge de la Fiscalité, Algirdas Semeta, pour demander des aménagements provisoires sur certaines activités sur les centres équestres.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.