En lutte contre la hausse de la TVA à 20% au 1er janvier 2014, les
dirigeants de centres équestres avaient remisé les poneys, mais sorti
camions et caravanes lundi pour perturber la circulation sur les routes
d'Île-de-France.
En revanche, les routiers qui appelaient à des
barrages filtrants pour protester contre l'écotaxe, ont mis fin à leur
mouvement plus tôt que prévu, faute d'un nombre suffisant de
participants.
"L'opération escargot menée lundi en Ile-de-France
par les centres équestres a mobilisé 183 camions", a précisé l'un des
organisateurs de la manifestation, Loïc Caudal. "C'est une forte
mobilisation et le mouvement va se durcir si nécessaire", a-t-il ajouté.
Selon le Centre national d'Information routière de
Rosny-sous-Bois, la circulation était redevenue globalement fluide à la
mi-journée sur le réseau francilien, après un total cumulé de 117 km
d'encombrements dans la matinée.
Quelque 120 camions de chevaux
(vides) avaient convergé vers 13 heures au parc des expositions de
Villepinte (Seine-Saint-Denis) où se tient le Salon du cheval de Paris.
"Dans
le cheval, on n'est pas des riches", a expliqué Aline, sur un parking
du Haras de Jardy (Marnes-la-Coquette, Hauts-de-Seine) où une vingtaine
de camions s'étaient donné rendez-vous avant le lever du jour. Cette
gérante d'une écurie à Villiers-Saint-Frédéric (Yvelines), qui a
participé à toutes les manifestations contre l'"équitaxe", a joué du
klaxon de sa voiture grise dans l'un des quatre convois convergeant vers
le Salon du Cheval.
"TVA en plus, on finit chez Findus", affirmait une affichette sur le pare-brise d'un véhicule.
"Cette
hausse de la TVA, ça va se répercuter sur toute la chaîne, les
maréchaux-ferrants, les selliers, les vétérinaires... On n'aura plus les
moyens d'entretenir nos chevaux et plus personne ne pourra les
racheter", soupire son amie Anaïs, monitrice équestre au chômage.
Le monde de l'équitation se mobilise depuis plusieurs semaines
contre une hausse de la TVA de 7 à 20%, destinée à mettre la France en
conformité avec une directive européenne.
Pour Pascal
Mulet-Querner, porte-parole du collectif "Equitation en péril", "deux
mille centres équestres (sur les 7.000 existants) et leurs 6.000 emplois
sont menacés par cette hausse".
Lors d'une conférence de presse
au Salon du cheval de Paris, Equitation en péril n'a d'ailleurs "pas
écarté de nouvelles mobilisations en cas d'échec de négociations avec le
gouvernement pour un amendement dans la loi de finances".
"Nous
espérons que cela se terminera favorablement (...) Nous n'écartons pas
de nouvelles manifestations. On peut aller à Bruxelles, c'est pas très
loin. On saura se montrer inventifs", a déclaré François Lucas,
président du Comité régional d'équitation d'Ile-de-France.
Le gouvernement a proposé de créer un "fonds cheval" et affiché son intention de renégocier à Bruxelles une TVA à taux réduit.
Au
cours d'une conférence de presse organisée à la hâte lundi soir, les
ministres du Budget Bernard Cazeneuve, de l'Agriculture Stéphane Le Foll
et des Sports Valérie Fourneyron ont rappelé que la France risquait 50 millions d'euros d'amende si elle était condamnée par Bruxelles.
Rendez-vous
est également pris pour début de semaine prochaine avec le Commissaire
européen en charge de la Fiscalité, Algirdas Semeta, pour demander des
aménagements provisoires sur certaines activités sur les centres
équestres.
(AFP)
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