Deuxième de son groupe de CFA, le club de l’Allier bénéficie du fort soutien
de la mairie, qui emploie la majorité des joueurs.
LE FANION du Paris-SG trône dans
la vitrine du bureau de Guy Chambefort.
«Il m’a été offert par Luis
Fernandez», sourit le député-maire d’Yzeure depuis vingt-quatre ans –
en souvenir du 16e de finale
de la Coupe de France 2002
(0-1) où le PSG avait mis fin au
meilleur parcours du club dans la
compétition. Pour ce Stéphanois
d’origine, le sport est un outil
important de sa politique. Et surtout
le football, dont le nombre de
licenciés (550) interpelle dans une
commune dépassant à peine les
13.500 habitants.
Les conséquences
sportives n’ont pas tardé à se
manifester avec l’AS Yzeure, actuel deuxième du groupe B de CFA
et candidat à la montée en National,
Championnat qu’il a connu en
2006-2007. Chez les femmes
également, l’investissement du
maire a engendré le déménagement
de l’équipe de Moulins, limitrophe
d’Yzeure, vers sa ville e tun
développement express pour atteindre
la D1depuis cinq saisons.
Avec une subvention annuelle
de 230.000 euros pour un budget
prévisionnel de 687.000 euros, la
municipalité est le principal partenaire du club et maintient son aide
alors que les sponsors réduisent
leurs contributions. «Vous savez
que si vous êtes président de l’AS
Yzeure, vous fonctionnez avec le
maire, explique Pascal Desamais,
qui a pris la tête du club en 2007. Il
ne va pas s’immiscer dans les
réunions, mais il aime toujours
savoir ce qui se passe dans le club
parce que c’est sa vie.»
Aucun détail n’échappe à Guy
Chambefort, aucun nom de joueur
de l’équipe première et de la réserve ne
lui est étranger. «Je n’ai
pas manqué un seul match de la
saison à domicile», se targue celui
qui fut milieu dans l’équipe B des
jeunes de l’ASSE. Derrière ce statut
de premier supporter du club, il est
aussi le premier employeur des
joueurs. Limité financièrement,
l’AS Yzeure ne compte aucun contrat
fédéral dans son effectif. La
municipalité parvient à maintenir
l’attractivité du club en proposant
des contrats et des emplois aidés
à plus de la moitié des joueurs. Le
gardien Jean-Christophe Colard
est ainsi policier et le milieu Charly
Ollier travaille à la direction des
sports. «La ville est un lieu de formation.
On favorise les sportifs et
la culture, car je préfère un fonctionnaire qui
consacre du temps le
soir pour entraîner une équipe de
jeunes ou participer à un orchestre
plutôt que quelqu’un qui rentre
tout de suite chez lui », assume
Guy Chambefort alors que ce
choix a pu lui être reproché.
Au club depuis dix-huit ans
comme directeur sportif et entraîneur,
Nicolas Dupuis loue l’engagement
du maire, qui ne se représentera
pas aux prochaines
élections municipales au printemps.
«C’est la personne incontournable
du club sans y être.
Même si mon anniversaire est
lundi, j’espère que le match contre
Lorient sera surtout un beau cadeau
pour lui.»
(L'Equipe)
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