samedi 4 janvier 2014

Coupe de France : Yzeure, un crédit municipal

Deuxième de son groupe de CFA, le club de l’Allier bénéficie du fort soutien de la mairie, qui emploie la majorité des joueurs.
LE FANION du Paris-SG trône dans la vitrine du bureau de Guy Chambefort. «Il m’a été offert par Luis Fernandez», sourit le député-maire d’Yzeure depuis vingt-quatre ans – en souvenir du 16e de finale de la Coupe de France 2002 (0-1) où le PSG avait mis fin au meilleur parcours du club dans la compétition. Pour ce Stéphanois d’origine, le sport est un outil important de sa politique. Et surtout le football, dont le nombre de licenciés (550) interpelle dans une commune dépassant à peine les 13.500 habitants.
Les conséquences sportives n’ont pas tardé à se manifester avec l’AS Yzeure, actuel deuxième du groupe B de CFA et candidat à la montée en National, Championnat qu’il a connu en 2006-2007. Chez les femmes également, l’investissement du maire a engendré le déménagement de l’équipe de Moulins, limitrophe d’Yzeure, vers sa ville e tun développement express pour atteindre la D1depuis cinq saisons.
Avec une subvention annuelle de 230.000 euros pour un budget prévisionnel de 687.000 euros, la municipalité est le principal partenaire du club et maintient son aide alors que les sponsors réduisent leurs contributions. «Vous savez que si vous êtes président de l’AS Yzeure, vous fonctionnez avec le maire, explique Pascal Desamais, qui a pris la tête du club en 2007. Il ne va pas s’immiscer dans les réunions, mais il aime toujours savoir ce qui se passe dans le club parce que c’est sa vie.»
Aucun détail n’échappe à Guy Chambefort, aucun nom de joueur de l’équipe première et de la réserve ne lui est étranger. «Je n’ai pas manqué un seul match de la saison à domicile», se targue celui qui fut milieu dans l’équipe B des jeunes de l’ASSE. Derrière ce statut de premier supporter du club, il est aussi le premier employeur des joueurs. Limité financièrement, l’AS Yzeure ne compte aucun contrat fédéral dans son effectif. La municipalité parvient à maintenir l’attractivité du club en proposant des contrats et des emplois aidés à plus de la moitié des joueurs. Le gardien Jean-Christophe Colard est ainsi  policier et le milieu Charly Ollier travaille à la direction des sports. «La ville est un lieu de formation. On favorise les sportifs et la culture, car je préfère un fonctionnaire qui consacre du temps le soir pour entraîner une équipe de jeunes ou participer à un orchestre plutôt que quelqu’un qui rentre tout de suite chez lui », assume Guy Chambefort alors que ce choix a pu lui être reproché. Au club depuis dix-huit ans comme directeur sportif et entraîneur, Nicolas Dupuis loue l’engagement du maire, qui ne se représentera pas aux prochaines élections municipales au printemps. «C’est la personne incontournable du club sans y être. Même si mon anniversaire est lundi, j’espère que le match contre Lorient sera surtout un beau cadeau pour lui.»

(L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.