Régulièrement plein à craquer depuis l'arrivée des "Ibra" et
consorts, apaisé après des années de violence, le Parc des Princes
cristallise pourtant toujours des frustrations entre le Paris SG et
certains supporteurs.
Selon les chiffres de la LFP, les matches du
Paris SG à domicile en Ligue 1 ont été suivis cette saison par 45.165
spectateurs en moyenne, soit un taux de remplissage de 94,2%, très
supérieur à la moyenne nationale (71,6%).
Mis en oeuvre après la
mort d'un membre de la tribune Boulogne à l'issue d'affrontements avec
d'autres supporteurs parisiens, le plan Leproux et la dissolution des
groupes de supporteurs ont en effet permis de ramener le calme autour du
stade de la Porte de Saint-Cloud.
Mais plus de trois ans plus
tard, entre chants sporadiques, tifos sponsorisés, mascotte moquée,
nouveau règlement durci et tarifs qui grimpent en flèche, l'ambiance du
Parc ne fait pas l'unanimité.
"On a le droit d'accueillir le
public que l'on souhaite." Par cette déclaration qui concernait le
handball et la salle de Coubertin, le directeur général du club Jean-Claude Blanc avait en septembre 2012 clairement
signifié la politique du PSG vis-à-vis de supporteurs désormais
envisagés avant tout comme des clients.
"Les relations ont été
totalement coupées depuis début 2012", a d'ailleurs expliqué à l'AFP
James, porte-parole des anciens membres de l'association dissoute
Liberté pour les Abonnés.
Déplorant "un dialogue aujourd'hui inexistant", le groupe
travaille néanmoins à un "plan alternatif" qu'il devrait présenter
prochainement. "Notre idée, c'est de pouvoir remettre tout le monde
autour d'une table et recréer les conditions d'une discussion", explique
James.
"Le paradoxe, c'est qu'on est beaucoup plus ouvert au
dialogue que ceux qui sont en face de nous. On sait qu'il y a des faits
répréhensibles qui doivent être sanctionnés. Mais plus tu crées du
dialogue, plus tu responsabilises ceux qui y participent", ajoute-t-il.
Mais
en attendant, les seuls contacts entre le club et ses anciens fans se
font par avocats interposés car depuis le début de la saison, plusieurs
incidents ont ou vont donner lieu à l'ouverture de procédures
judiciaires.
Près d'une centaine de supporteurs parisiens
devraient ainsi se voir délivrer prochainement des interdictions
administratives de stade (IAS) après des incidents (qu'ils contestent)
lors d'un match de l'équipe de CFA du PSG à Amiens.
Le 18 mars, se
tiendra aussi une audience devant le tribunal d'instance du 15e
arrondissement après la plainte déposée par un supporteur du club contre
le PSG et la FFF, car il n'avait pu entrer au Parc pour le match
France-Australie du 11 octobre alors qu'il avait un billet.
Le PSG a également dû rembourser leurs places à une soixantaine
de supporteurs qui n'avaient pas pu accéder au stade Charlety où les
féminines du club affrontaient l'OL.
"Il s'agit de faire respecter
leurs droits. Quand on obtient la reconnaissance de ces droits par une
personnalité indépendante et respectable comme un juge ou un magistrat,
cela donne une autre image. Cela montre qu'il ne s'agit pas forcément de
voyous décérébrés qui font n'importe quoi", a expliqué à l'AFP Me
Pierre Barthélémy, qui représente plusieurs supporteurs parisiens, dont
d'anciens abonnés du Parc.
Mais le dossier le plus important est
sans doute celui qu'a ouvert la Commission nationale de l'informatique
et des libertés (Cnil), qui en septembre avait mis en demeure le club en
raison de l'existence de deux listes d'exclusion de supporters.
Après
s'en être dispensé, le PSG a transmis à la Cnil "les dossiers de
formalités appropriées". La mise en demeure a été levée mais la
commission doit encore se prononcer, au plus tard en février, sur la
légalité de ces listes. Notamment celle qui concerne des personnes
"considérées par le PSG comme ayant un comportement non conforme aux
valeurs du club" et qui comporte plus de 2.000 noms.
Pour Nicolas
Hourcade, sociologue et spécialiste des supporteurs, "que le PSG ait une
liste d'interdits de stade c'est normal, mais une liste avec des gens
qui n'ont jamais été condamnés ni par la justice ni par une IAS, là on a
les deux pieds de l'autre côté de la ligne jaune".
(AFP)
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