samedi 18 janvier 2014

Paris SG : toujours de la friture avec des anciens abonnés

Régulièrement plein à craquer depuis l'arrivée des "Ibra" et consorts, apaisé après des années de violence, le Parc des Princes cristallise pourtant toujours des frustrations entre le Paris SG et certains supporteurs.
Selon les chiffres de la LFP, les matches du Paris SG à domicile en Ligue 1 ont été suivis cette saison par 45.165 spectateurs en moyenne, soit un taux de remplissage de 94,2%, très supérieur à la moyenne nationale (71,6%).

Mis en oeuvre après la mort d'un membre de la tribune Boulogne à l'issue d'affrontements avec d'autres supporteurs parisiens, le plan Leproux et la dissolution des groupes de supporteurs ont en effet permis de ramener le calme autour du stade de la Porte de Saint-Cloud.
Mais plus de trois ans plus tard, entre chants sporadiques, tifos sponsorisés, mascotte moquée, nouveau règlement durci et tarifs qui grimpent en flèche, l'ambiance du Parc ne fait pas l'unanimité.
"On a le droit d'accueillir le public que l'on souhaite." Par cette déclaration qui concernait le handball et la salle de Coubertin, le directeur général du club Jean-Claude Blanc avait en septembre 2012 clairement signifié la politique du PSG vis-à-vis de supporteurs désormais envisagés avant tout comme des clients.
"Les relations ont été totalement coupées depuis début 2012", a d'ailleurs expliqué à l'AFP James, porte-parole des anciens membres de l'association dissoute Liberté pour les Abonnés.
Déplorant "un dialogue aujourd'hui inexistant", le groupe travaille néanmoins à un "plan alternatif" qu'il devrait présenter prochainement. "Notre idée, c'est de pouvoir remettre tout le monde autour d'une table et recréer les conditions d'une discussion", explique James.
"Le paradoxe, c'est qu'on est beaucoup plus ouvert au dialogue que ceux qui sont en face de nous. On sait qu'il y a des faits répréhensibles qui doivent être sanctionnés. Mais plus tu crées du dialogue, plus tu responsabilises ceux qui y participent", ajoute-t-il.
Mais en attendant, les seuls contacts entre le club et ses anciens fans se font par avocats interposés car depuis le début de la saison, plusieurs incidents ont ou vont donner lieu à l'ouverture de procédures judiciaires.
Près d'une centaine de supporteurs parisiens devraient ainsi se voir délivrer prochainement des interdictions administratives de stade (IAS) après des incidents (qu'ils contestent) lors d'un match de l'équipe de CFA du PSG à Amiens.
Le 18 mars, se tiendra aussi une audience devant le tribunal d'instance du 15e arrondissement après la plainte déposée par un supporteur du club contre le PSG et la FFF, car il n'avait pu entrer au Parc pour le match France-Australie du 11 octobre alors qu'il avait un billet.
Le PSG a également dû rembourser leurs places à une soixantaine de supporteurs qui n'avaient pas pu accéder au stade Charlety où les féminines du club affrontaient l'OL.
"Il s'agit de faire respecter leurs droits. Quand on obtient la reconnaissance de ces droits par une personnalité indépendante et respectable comme un juge ou un magistrat, cela donne une autre image. Cela montre qu'il ne s'agit pas forcément de voyous décérébrés qui font n'importe quoi", a expliqué à l'AFP Me Pierre Barthélémy, qui représente plusieurs supporteurs parisiens, dont d'anciens abonnés du Parc.
Mais le dossier le plus important est sans doute celui qu'a ouvert la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), qui en septembre avait mis en demeure le club en raison de l'existence de deux listes d'exclusion de supporters.
Après s'en être dispensé, le PSG a transmis à la Cnil "les dossiers de formalités appropriées". La mise en demeure a été levée mais la commission doit encore se prononcer, au plus tard en février, sur la légalité de ces listes. Notamment celle qui concerne des personnes "considérées par le PSG comme ayant un comportement non conforme aux valeurs du club" et qui comporte plus de 2.000 noms.
Pour Nicolas Hourcade, sociologue et spécialiste des supporteurs, "que le PSG ait une liste d'interdits de stade c'est normal, mais une liste avec des gens qui n'ont jamais été condamnés ni par la justice ni par une IAS, là on a les deux pieds de l'autre côté de la ligne jaune".

(AFP)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.