Non aux supporteurs violents: le Brésil peut leur interdire l'entrée de son territoire et déploiera en tout cas un important dispositif de sécurité pour éviter les rixes dans les stades du Mondial-2014 et en dehors.
Durant la Coupe des Confédérations de juin 2013, tournoi considéré comme la répétition générale de la Coupe du monde, il n'y eut aucun problème à signaler dans les tribunes.
La violence s'était déroulée dans les rues, lorsque les forces de l'ordre avaient dispersé avec brutalité des manifestations massives au sein desquelles étaient infiltrés des groupes de protestataires radicaux.
Au Mondial, les tribunes de chacun des douze stades du Mondial seront surveillées par 1.800 vigiles privés en moyenne, avec un renfort possible, en cas de situation extrême, de 700 policiers.
Caméras, rayons X et détecteurs de métaux: tout est prévu contre les objets contondants. Y compris la "caixirola", cet instrument de percussion pourtant promu par le gouvernement lui-même comme équivalent brésilien de la vuvuzela sud-africaine, mais retoqué par la Fifa après que des supporters en ont lancé sur le terrain lors de matches tests l'année dernière.
Le plan anti-violence commence aux frontières. Sur la base d'un échange d'informations avec d'autres pays, comme l'Argentine et le Royaume-Uni, rompus à la lutte anti-hooligans, le Brésil pourra interdire son territoire à certains fans indésirables.
"Nous avons conclu des accords à travers la Fifa. L'objectif est d'empêcher qu'ils (les supporteurs violents, ndlr) viennent ici et qu'ensuite, s'ils viennent, ils n'entrent dans les stades", a déclaré la présidente Dilma Rousseff.
Responsable du contrôle migratoire, la Police fédérale, consultée par l'AFP, n'a pas précisé si toutes les personnes dotées d'un casier judiciaire lié au football allaient se voir interdire l'entrée au pays.
Et s'ils traversent la frontière en possession d'une entrée pour un match, ils pourront néanmoins pénétrer dans le stade "si c'est de façon pacifique", a avancé mercredi Wagner Tardelli, de la Police militaire de Sao Paulo.
Les stades ont été soumis à des tests de sécurité in situ par le Comité d'organisation local (COL). "Nous n'avons enregistré aucun incident grave", a dit à l'AFP Hilario Medeiros, responsable de la sécurité au sein du COL.
Ce sont surtout les "barras bravas" d'Argentine, voisin et grand rival du Brésil, qui seront dans la ligne de mire des autorités. Ces hooligans ont causé des incidents dans les éditions disputées au Mexique (1986), en France (1998) et en Afrique du Sud (2010), où beaucoup d'entre eux ont été arrêtés puis expulsés.
Buenos Aires a d'ailleurs déjà remis à Brasilia une liste de personnes présentant un casier judiciaire chargé.
Les organisateurs savent que le maillot du club soulève habituellement plus de passion que celui de la sélection. Mais ils ne veulent prendre aucun risque après les épisodes récents qui ont secoué le foot brésilien et dont les images ont fait le tour du monde.
Début mai, un supporteur a été tué en recevant sur la tête une cuvette de toilettes lancée par un autre fan depuis un stade de Recife (nord-est), mais pas celui utilisé pour le Mondial. Un autre fan était décédé dans une bagarre plus tôt à Sao Paulo.
Déjà en décembre, quelques jours après le tirage au sort de la phase de groupes du Mondial, la violente rixe du stade de Joinville (sud), avec hélicoptère atterrissant sur la pelouse, avait choqué la planète football.
Même si ces trois incidents n'ont pas eu lieu dans des stades mondialistes, l'appareil de sécurité est sur le qui-vive. A la moindre escarmouche, un steward sera envoyé pour régler le problème.
"S'il ne le règle pas, le second niveau interviendra à travers la police, et si besoin les forces de groupes tactiques pour une réponse plus appuyée", a expliqué à l'AFP Andrei Rodrigues, secrétaire chargé des grands événements au ministère de la Justice.
Les entraînements des sélections seront fermés au public, à la demande de la Fifa.
Sur le papier, tout est prêt. Mais en termes de sécurité, "ce qui est normal, c'est d'être inquiet", souligne Andrei Rodrigues, qui ne respirera vraiment qu'après la finale du 13 juillet.
(AFP)
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