"C'est un scandale sanitaire, politique et en matière de sécurité", a déclaré Raphael Gassmann, directeur de la Centrale allemande pour les questions de dépendance (DHS).
Il a rappelé que depuis 2003 au Brésil, une loi interdisait la vente de boissons alcoolisées dans les enceintes sportives pour tenter d'endiguer la violence dans les stades. Mais cette interdiction va être levée pour toute la durée de la compétition qui commence le 12 juin.
La Fédération internationale de football (Fifa) a en effet obtenu de haute lutte du gouvernement brésilien une exception, afin de respecter son contrat de sponsoring avec le brasseur Budweiser (propriété d'Ab InBev).
"La DHS réclame un changement de mentalité dans les fédérations nationales et internationales de football, a lancé M. Gassmann. Les intérêts économiques ne doivent pas prévaloir sur la santé et la sécurité des spectateurs".
"Nous exigeons de la Fifa qu'elle respecte les lois des pays démocratiques comme le Brésil et leur souveraineté", a-t-il dit.
"La plupart des équipes sont sponsorisées par au moins un fabricant de vins et spiritueux", a souligné une autre responsable de la DHS, Gabriele Bartsch.
La DHS, qui regroupe nombre d'associations de prévention des drogues, assure que la consommation d'alcool "conduit souvent à des actes de violence".
Au Brésil, les brasseurs se frottent déjà les mains. La Coupe du monde de football devrait faire exploser la consommation de houblon des Brésiliens, auxquels doivent se joindre quelque 600.000 touristes étrangers.

(AFP)