Le CS Bourgoin-Jallieu (ProD2) a ouvert la porte à ses supporteurs au
sein de la Société par actions simplifiées (SAS) créée pour diriger sa
section professionnelle, leur offrant 26% des parts décisionnelles, a
annoncé le club de rugby isérois.
Rétrogradé en Fédérale 1 (3e
div.) en 2012 après la liquidation judiciaire de la société qui gérait
l'équipe première, le CSBJ est remonté en ProD2 il y a un an.
"Le
grand public peut participer au développement du CSBJ et c'est un projet
très fort. D'autres clubs lancent des associations de sociétaires mais
aucun n'est allé aussi loin que nous en termes de participation dans le
capital", explique Martial Manier, jusqu'alors président de
l'association CSBJ, sur le site internet de l'équipe.
M. Manier, qui a mené ce projet, a été désigné pour présider le conseil d'administration de cette SAS qui comptera neuf membres.
"Contrairement
aux levées de fonds précédentes où l'on disait aux gens de donner pour
sauver le club, on leur dit aujourd'hui qu'ils participent à son avenir,
qu'ils bâtissent avec nous parce qu'ils aiment le CSBJ", insiste-il.
Les
sociétaires-adhérents ou "socios" sont actuellement 523, regroupés au
sein de l'association SO'CSBJ, et leur apport au capital de la SAS
(500.000 euros) est de 100.000 euros. En plus de leurs 26% des droits de
vote, ils auront un représentant au conseil d'administration.
L'association CSBJ détiendra elle 34% des droits de vote, avec
une minorité de blocage, pour trois représentants. Les 40% restants
seront détenus par une holding de financiers, avec 380.000 euros
injectés dans le tour de table pour quatre administrateurs.
"Les
raisons et la philosophie qui ont guidé ce projet sont de conserver une
identité à notre club, mais ce n'est pas transposable partout en France,
avec notamment le sport business. Nous nous donnons trois ans pour
stabiliser cette structure", a expliqué à l'AFP, Laurent Ponthus,
président de SO'CSBJ.
Le poids de l'association et des sociétaires
ne permettra donc pas aux financiers de la holding de décider seuls de
la gestion de la SAS.
L'objectif de cette structure est de ne pas
renouveler les dérives du passé quand des chefs d'entreprise, Pierre
Martinet ou Gaston Maulin, présidents lorsque le club était en Top 14,
se trouvaient contraints de combler les déficits structurels à chaque
fin de saison.
"523 sociétaires forment un socle de sociétaires-fondateurs -on
pourrait dire plutôt adhérents- dont la contribution est plus ou moins
élevée, de 50 à 1.000 euros chacun, qu'ils soient supporteurs,
particuliers, commerçants ou entrepreneurs, quelques fois partenaires,
simples amoureux du club", souligne Laurent Ponthus, qui sera le
représentant des sociétaires au conseil d'administration de la SAS.
Ces
sociétaires bénéficieront de diverses contreparties selon leur apport
mais n'acquerront pas systématiquement de droit d'entrée au stade pour
les matches.
"Nous avons récolté au total 126.000 euros. Il y a
une adhésion annuelle et le chiffre est évolutif. Nous espérons
atteindre, en 2015-2016, 2.000 adhérents par an afin d'accorder une aide
à l'équipe autour de 100.000 euros par saison, sous différentes
formes", rapporte encore M. Ponthus.
Resté une saison en ProD2
sous le statut associatif, le CSBJ, toujours réputé pour la qualité de
son centre de formation, était contraint par la Ligue nationale de rugby
(LNR) de reconstituer une société anonyme pour gérer son secteur
professionnel.
Le budget de l'équipe était pour la saison
2013-2014 de 4,2 millions d'euros environ, le plus modeste de ProD2,
dont le CSBJ s'est classé 8e. L'ambition sera dans les prochaines années
de rester dans le haut du classement et de participer aux phases
finales, à défaut de tenter une remontée dans l'élite quittée en 2011.
(AFP)
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