mercredi 5 novembre 2014

Joueurs étrangers en équipes de France: des critères changeants selon les sports

Les critères permettant à des joueurs étrangers de jouer sous le maillot bleu des équipes de France sont changeants selon les sports collectifs, le basket, le handball ou le volley se montrant par exemple moins accueillants que le rugby.

- Rugby: selon la règle 8.1 de l'International board (IRB), l'organe suprême du jeu, un joueur est sélectionnable dans une équipe nationale s'il n'a pas joué pour une autre sélection, s'il est né dans ce pays, qu'un de ses parents ou grands-parents y est né ou s'il a lui-même résidé 36 mois consécutifs sur le territoire. C'est cette dernière condition qui concerne les Sud-Africains Rory Kockott et Scott Spedding et le Néo-Zélandais Uini Atonio, appelés dans le groupe des 30 pour préparer les test-matches de l'automne et qui pourraient intégrer pour la première fois le XV de France contre les Fidji samedi à Marseille. Ils rejoindraient alors les 11 autres joueurs étrangers depuis 25 ans à avoir joué sous le maillot frappé du coq.
- En handball, les critères de nationalité sont assez mouvants. Un joueur peut changer de maillot à condition de ne pas avoir joué de match officiel pour une autre sélection pendant trois ans. Ce qui est par exemple le cas du Français Bertrand Roiné, champion du monde avec les Bleus, qui porte désormais les couleurs du Qatar. Dans l'autre sens, Andrej Golic, né en Bosnie-Herzégovine d'un père serbe et d'une mère macédonienne, a porté 149 fois le maillot bleu, mais il était arrivé en France à 17 ans et il avait finalement obtenu la naturalisation à 24 ans.
Originaire du Kirghizistan, Talant Dujshebaev, l'un des plus grands joueurs de tous les temps, a porté, après la chute de l'Union soviétique, les maillots de l'équipe unifiée (CEI), de la Russie et de l'Espagne.
- En volley-ball, une fois naturalisé, il faut en principe attendre deux ans pour jouer pour un autre pays, à moins d'un accord exprès de l'ancienne fédération. Deux ans, c'est ainsi le temps qu'avait dû attendre le pointu franco-canadien Sébastien Ruette pour évoluer avec la France lors de la Ligue mondiale 2006, où il avait terminé meilleur marqueur. Franco-Camerounais, Eric Ngapeth, le père d'Earvin, la star actuelle du volley tricolore, avait lui aussi joué pour ses deux pays: international camerounais d'abord, à la fin des années 70, avant de faire le bonheur de l'équipe de France dans les années 80 (220 sélections). Plus récemment, le Brésilien Rafael Redwitz, marié avec une Française, avait participé à l'Euro-2013 avec les Bleus. Naturalisé français un an auparavant, il avait disputé la Copa America 2007 avec les Auriverde.
- En basket-ball, être naturalisé est le critère de base pour jouer en équipe de France, sachant qu'une équipe nationale n'a le droit d'aligner qu'un seul joueur naturalisé pour une compétition donnée. Il y a eu des naturalisations de convenance dans plusieurs équipes européennes ces dernières années, mais pas en France. Trois Américains devenus Français après des années dans l'Hexagone ont joué pour l'équipe de France: Skeeter Jackson, le père de l'actuel international français Edwin Jackson, 38 sélections à la fin des années 80 ; Crawford Palmer, alias "le Boulanger", naturalisé à 23 ans, sélectionné 47 fois en bleu à la fin des années 90 ; et Tariq Kirksay, 29 sélections dans les années 2000.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.