mardi 24 mars 2015

JO-2022 - La Chine compte amener 300 millions de personnes aux sports d'hiver

Les autorités chinoises comptent amener 300 millions de Chinois aux joies des sports d'hiver, afin de renforcer les chances de Pékin d'accueillir les JO d'hiver en 2022, alors que la candidature est étudiée à partir de mardi par une délégation du CIO.

Selon l'agence officielle Chine nouvelle, un "Plan 300 millions de personnes aux sports d'hiver" a été lancé par le gouvernement afin "de renforcer la connaissance du public sur les sports d'hiver et l'inciter à les pratiquer".
Le ski alpin et le hockey sur glace font partie des priorités, tout comme le développement des transports pour réduire la durée des trajets entre les différents sites olympiques étalés sur plus de 200 km autour de Pékin.
Ainsi, un réseau de trains rapides est déjà en construction. Les autorités veulent également combattre la pollution et mettre en place des installations exceptionnelles pour les disciplines alpines.
Et c'est là où le bât blesse. Les montagnes de la région de Pékin, moins hautes que celles des Alpes ou des Rocheuses nord-américaines, proposent des pistes plus courtes et nettement moins enneigées.
De plus, il existe très peu de stations de ski, même si les jeunes Chinois commencent à découvrir ce sport à l'image de la jeune Gu Yutang, originaire de Yanqing, ville prévue pour accueillir les épreuves alpines.
"J'aime vraiment skier, parce que tous les jeunes aiment s'essayer aux nouveaux sports", témoigne l'adolescente de 10 ans, alors que ses camarades de classe jouent dans la neige derrière elle.
"Je ne savais pas comment skier avant, mais j'ai appris à le faire au cours des derniers jours et je me suis bien amusée", ajoute-t-elle.

- Manque d'engouement - Autre difficulté pour les promoteurs Pékin-2022: le manque d'engouement populaire. Selon le Quotidien du Peuple, seul 5% de la population de Pékin (21,15 millions en 2013) s'est laissée tenter par le ski alpin.
Pour encourager le hockey sur glace, le plan a alloué des subventions aux écoles pour louer des patinoires privées, selon le China Daily qui précise qu'un nombre "record" de 96 équipes comprenant 1.500 enfants ont été enregistrées dans la Ligue de Pékin.
De l'avis même du vice-ministre des Sports Yang Shuan, juste avant les Jeux d'hiver de Sotchi l'an passé, son pays n'était qu'une nation de rang "secondaire" dans ces disciplines.
Avec trois titres olympiques à Sotchi (en patinage de vitesse et short-track), la Chine avait toutefois confirmé sa "percée historique" des Jeux-2010 de Vancouver (cinq titres).
En bobsleigh en revanche, non seulement l'équipe nationale est à construire, mais les infrastructures se révèlent quasiment inexistantes.
Si, par le passé, la Chine est devenue une puissance olympique mondiale en quelques décennies (athlétisme, natation), l'entreprise s'annonce plus problématique avec les sports de glisse, qui ne font pas partie de la culture locale.
Certes, les cas du skieur freestyle Han Xiaopeng, premier Chinois champion olympique d'hiver, et du prometteur snowboarder Zhang Yiwei, qui furent auparavant d'excellents gymnastes, pourraient servir de modèle aux autorités.
Mais la dépendance de la Chine aux entraîneurs étrangers est révélatrice du peu du peu de place accordé au ski ou au bobsleigh en Chine.
"Nous envoyons tous nos athlètes s'entraîner à l'étranger: en Nouvelle-Zélande, en Australie et aux Etats-Unis", reconnaît Ma Shi, directeur d'une école de ski à Zhangjiakou, à 200 km au nord de Pékin.
"Une fois que nous aurons introduit des méthodes d'entraînement modernes, importées de l'étranger, nous serons capables de nous améliorer et de rivaliser avec eux", nuance-t-il.
L'Italienne Martina Merlet, première entraîneur étrangère de ski alpin accréditée officiellement en Chine, reste dubitative.
"La plupart des skieurs chinois voient les sports d'hiver comme une nouvelle mode. Mais une fois qu'ils se retrouvent dans une station, leur curiosité se transforme rarement en passion ou en art de vivre", explique Merlet, qui a enseigné en Chine pendant six ans.
Pékin est en concurrence avec Almaty (Kazakhstan), après le retrait des candidatures européennes.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.