"Un genou à terre" mais "on va s'en sortir": au lendemain de la
rétrogradation du Nîmes Olympique dans l'affaire des matches présumés
truqués de L2, l'abattement se mêle à la volonté de se battre mercredi
au centre d'entraînement.
Christian Perdrier s'est réveillé avec "la gueule de bois". "Abasourdi", "incrédule", le président du club reste encore sous le coup de la lourde sanction assenée mardi
par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel
(LFP): la rétrogradation du club d'une division au terme de la saison.
"Fallait-il
aller aussi loin dans cette dramaturgie?, lance-t-il sur le parking du
centre d'entraînement de la Bastide. Cette condamnation est un tacle par
derrière. Cette injustice m'a mis un genou à terre".
Le Nîmes
Olympique paie les tentatives d'arrangement sur quatre matches de la
saison dernière dont ont été reconnus coupables d'anciens dirigeants du
club, Serge Kasparian (alors actionnaire principal) et Jean-Marc Conrad
(alors président), qui ont respectivement écopé de dix ans d'interdiction de licence et de sept ans d'interdiction de fonction officielle.
"J'ai
beaucoup de colère vis-à-vis de Jean-Marc Conrad. Il a voulu laisser
une empreinte dans le club, il a bien réussi", ironise l'entraîneur José
Pasqualetti, arrivé aux commandes de l'équipe en juin dernier.
Perdrier
compte bien défendre son club par tous les moyens légaux. "On va s'en
sortir, on fait appel et on ira jusqu'au bout", assure-t-il.
- '10% ou 20% de chance' -
Le sentiment d'injustice domine chez la vingtaine de supporteurs
présents à l'entraînement des Crocodiles, comme Yann, qui les suit
depuis 30 ans: "C'est la catastrophe et ça fait mal. Aujourd'hui, on en
veut énormément à Jean-Marc Conrad, le beau parleur qui promettait monts
et merveilles".
"C'est une honte cette sanction, ça me fait de la
peine, je suis écoeuré", abonde Maurice. "On en a pris plein la tête,
la Ligue a voulu faire un coup", fulmine à ses côtés un troisième
supporteur.
Parallèlement au volet procédural, il reste le terrain
pour se sauver, selon Christian Perdrier: "Terminer la saison dans les
trois premiers et accéder en Ligue 1 est la seule solution pour rester
en Ligue 2 et on va se battre pour cela".
Mercredi matin dans les
vestiaires avant l'entraînement, il a demandé à ses joueurs "d'être
fiers. Depuis le mois de janvier, on est le meilleur club de Ligue 2 et
on a dix matches pour inverser le sens de notre histoire".
Plus
facile à dire qu'à faire... "On a 10% ou 20% de chance, on n'est pas
dupe, relativise Pasqualetti. Reprendre sept points en dix matches à nos
adversaires, ce n'est pas rien, mais on se doit d'essayer. Si on n'a
pas ce désir de réussite, quelle serait notre raison de disputer ces dix
derniers matches?"
"Ce challenge va permettre d'expurger par nos
résultats et notre détermination, notre colère. Je n'aime pas qu'on me
crache à la figure... Or, tout le travail sportif qu'on a fourni n'a pas
été respecté", peste-t-il.
Première étape, dès vendredi face à
Tours pour la 29e journée de L2 (20h00). Et Christian Perdrier en
appelle aux supporteurs, comme un défi: "Ce serait bien de réunir 9 ou
10.000 Nîmois aux Costières à chacun de ces matches. Et qu'on ne me dise
pas que Nîmes est toujours une terre de football si on reste sur notre
moyenne actuelle de 4.000 supporteurs".
(AFP)
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