Le Bec des Rosses, pente vertigineuse et effrayante que dévalent les
meilleurs freeriders du monde: l'Xtrême de Verbier fête ses 20 ans avec
des invités prestigieux comme le champion du monde de Super G américain,
Daron Rhalves ou le slalomeur suédois Mattias Hargin.
"C'est une
pente mythique, l'une des plus dangereuses mais aussi l'une des plus
excitantes": Rhalves, 41 ans, retraité du circuit de la Coupe du monde,
après 12 victoires et trois médailles aux championnats du monde, est
"impatient" d'en découdre avec "l'une des faces les plus connues au
monde".
Invité pour cette finale du circuit mondial de freeride, Rhalves a pris conseil auprès des stars du circuit, notamment le Français Xavier de le Rue, double vainqueur à Verbier.
Au
milieu des spécialistes hommes et femmes qui se disputent le titre de
champion du monde, un autre skieur, lui en activité, le slalomeur
suédois Mattias Hargins, a également été invité. Le lauréat du dernier
slalom de Kitzbühel, n'a pas eu trop de mal à trouver des conseils: ses deux soeurs et sa petite amie, Matilda Rapaport, se sont imposées dans la station du Valais.
"C'est
vrai, je prends un risque en m'attaquant au Bec des Rosses, mais
l'opportunité est trop belle, et quand je prends un départ, même en
slalom, je prends toujours tous les risques", confie le skieur de 29
ans, qui "pratique pas mal le freeride chez lui" et qui comme tous les
autres descendeurs a patiemment observé la face, aux jumelles, pour y
choisir son "couloir".
Si le départ, prévu habituellement depuis
le sommet à 3200 m d'altitude a été rabaissé, en raison d'une couche de
neige trop fine, les riders doivent tout de même négocier une enfilade
de crêtes et barres rocheuses qui "à la moindre faute ou hésitation"
peuvent "être mortels", confie Xavier de le Rue, triple champion du
monde en snowboard freeride.
"La face ici est la plus large, la
plus raide, la plus technique de tout le circuit, confie l'athlète
olympique, double vainqueur à Verbier qui voit au freeride "un grand
avenir".
C'est aussi l'avis de Nicolas Hale-Woods,
suisso-britannique, le créateur de l'Xtrême de Verbier en 1996.
Passionné de sports de glisse, il est devenu l'un des principaux
promoteurs du freeride mondial, avec en 2008 la création du Freeride
Wolrd Tour, qui compte cinq dates dans le monde, quatre en Europe et une
en Alaska.
- développement international -Surfant sur l'attrait pour le
ski hors piste et les nouvelles pratiques de ski sur lesquelles misent
les marques de ski et vêtements techniques, le freeride n'est "affilié à
aucune fédération ce qui en fait sa force mais freine aussi son
développement", explique M. Hale-Woods.
"Rejoindre une fédération
de ski nous donnerait plus de visibilité et permettrait à plus de
skieurs de bénéficier d'aides et donc de pouvoir en vivre", ajoute-t-il,
estimant à "une vingtaine" le nombre de freeriders entièrement
professionnels, qui en plus des prix décernés en compétition gagnent
leur vie en tournant des vidéos.
L'avenir du freeride réside "dans
son développement international, avec peut-être d'ici un à deux ans une
étape au Japon", confie encore celui qui a fait un détour pendant deux
ans dans le football, à l'UEFA.
Yoichi Goto, représentant de
l'agence japonaise de markerting, Dentsu, était du reste présent à
Verbier, pour y discuter de son projet d'étape à Hakuba, station située à
côté de Nagano, et qui avait accueilli des épreuves de ski lors des JO
d'hiver 1998.
Les jeux Olympiques, voilà une piste que pourrait
explorer le freeride. "Les JO d'hiver, contrairement à ceux d'été où le
programme est encombré, sont à la recherche de disciplines innovantes et
spectaculaires. Et les Jeux sont universels. C'est le déclic qui change
tout en sport, comme l'a connu le snowbaord", ajoute M. Hale-Woods.
Coïncidence,
qui pourrait aider: Christophe Dubi, directeur des sports du CIO est
"un copain d'université" de Nicolas Hale-Woods.
(AFP)
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