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lundi 1 avril 2013

Le risque sportif, "inconcevable" pour un investisseur américain

L'Equipe magazine consacre, samedi 30 mars, un dossier aux sports US. Extraits...

"La décision d'implanter une équipe (franchise) dans une ville n’est pas fondée sur des critères sportifs mais sur le potentiel du marché, les revenus du merchandising ou les droits télévisuels de la franchise créée, mais aussi et surtout de la ligue dans son intégralité. L’ensemble des propriétaires offrent le « privilège » aux investisseurs de payer des centaines de millions de dollars pour avoir le droit d’exploiter leur équipe en suivant un cahier des charges très précis, comme le ferait un entrepreneur qui investit dans l’achat d’une franchise McDonald’s.
"Les investisseurs (ou le propriétaire) acquièrent donc le droit d’établir une franchise dans une ville donnée et doivent se conformer aux règlements de la ligue. Mais ils bénéficient de son support pour développer leur marché. Le choix d’implanter une franchise dans une ville dépend aussi du soutien apporté par cette dernière à la construction d’équipements (salles, stades...). Les stades sont largement financés par des fonds publics, via des financements directs (taxes) ou indirects (prêts sans intérêts, exonérations de taxe foncière), alors que les propriétaires conservent ensuite la majorité des revenus directs d’exploitation de la nouvelle enceinte.

"La logique des ligues majeures place le business au-dessus de toute autre considération (sociale, culturelle et sportive). Il est inconcevable pour un investisseur de prendre des risques en cas de passage à vide sportif. L’absence de relégation permet de bâtir une stratégie d’affaires axée sur la stabilité pour toutes les parties prenantes. Les propriétaires peuvent augmenter leurs revenus en développant leur marque et leur implication locale. La ligue couvre le marché national et maximise ses accords de produits dérivés et de droits télé. Les réseaux télévisuels assurent une couverture géographique optimale pour mieux servir les sponsors.Même les joueurs (et leurs puissants syndicats) acceptent ces ligues fermées car la relégation les priverait de nombreux avantages (salaire minimum, bonifications…)."

Fran k Pons, professseur de marketing à l'Université Laval (Québec)

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