L'Equipe magazine consacre, samedi 30 mars, un dossier aux sports US. Extraits...
"La décision d'implanter une équipe (franchise) dans une ville n’est pas
fondée sur des critères sportifs mais sur le potentiel du marché, les revenus du merchandising
ou les droits télévisuels de la franchise créée, mais aussi et surtout de la
ligue dans son intégralité. L’ensemble des propriétaires offrent le « privilège » aux
investisseurs de payer des centaines de millions de dollars pour avoir le droit d’exploiter
leur équipe en suivant un cahier des charges très précis, comme le ferait un
entrepreneur qui investit dans l’achat d’une franchise McDonald’s.
"Les investisseurs
(ou le propriétaire) acquièrent donc le droit d’établir une franchise dans une
ville donnée et doivent se conformer aux règlements de la ligue. Mais ils bénéficient
de son support pour développer
leur marché. Le choix
d’implanter une franchise dans une
ville dépend aussi du soutien apporté
par cette dernière à la construction
d’équipements (salles, stades...). Les
stades sont largement financés par
des fonds publics, via des financements
directs (taxes) ou indirects
(prêts sans intérêts, exonérations de
taxe foncière), alors que les propriétaires
conservent ensuite la majorité
des revenus directs d’exploitation de
la nouvelle enceinte.
"La logique des ligues majeures place le business au-dessus de
toute autre considération (sociale, culturelle et sportive). Il est inconcevable
pour un investisseur de prendre des risques en cas de passage à vide sportif.
L’absence de relégation permet de bâtir une stratégie d’affaires axée sur la stabilité
pour toutes les parties prenantes. Les propriétaires peuvent augmenter
leurs revenus en développant leur marque et leur implication locale. La ligue
couvre le marché national et maximise ses accords de produits dérivés et de
droits télé. Les réseaux télévisuels assurent une couverture géographique optimale
pour mieux servir les sponsors.Même les joueurs (et leurs puissants syndicats)
acceptent ces ligues fermées car la relégation les priverait de nombreux
avantages (salaire minimum, bonifications…)."
Fran k Pons, professseur de marketing à l'Université Laval (Québec)
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