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mercredi 3 avril 2013

Sedan plus que jamais menacé de dépôt de bilan après la volte-face du conseil général

Le CS Sedan-Ardennes est plus que jamais dans l’impasse. Pascal Urano, actuel président, et Guy Cotret, qui souhaite racheter le club, discutent depuis mai dernier mais le second estime que le besoin de financement du club est de 10 millions d'euros. Un prix qui englobe le domaine de Bazeilles, siège et centre d’entraînement du club, évalué à 5,5 millions . L’éventuel repreneur ne veut pas racheter ce domaine, arguant que le conseil général des Ardennes avait promis de se porter acquéreur. "C’est faux, dénonce Benoît Huré, son président. Le Code du sport ne nous permet pas d’acheter le bien d’une association sportive en difficulté. Ce serait un soutien abusif." Pourtant, le 20 décembre dernier, la commission permanente du conseil général avait bien voté la décision.
"La majorité au conseil général a préféré se rendre propriétaire de cet ensemble immobilier moderne et fonctionnel, estimé à environ 5,5 millions d'euros, plutôt que d’apporter une caution à une association créée pour ce faire, ainsi qu’envisagé dans le plan de reprise présenté par Guy Cotret. Celui-ci avait en effet soumis son offre de rachat à cette garantie apportée par le conseil général", avait alors commenté le département.
Aujourd'hui, la collectivité propose, à la place du rachat, de se porter caution, à hauteur de 1 million , sur l’emprunt que pourrait contracter Guy Cotret, le conseil régional (1 million ), la municipalité (500.000 euros ) et la chambre de commerce et d’industrie (825.000 euros ) complétant le dispositif de garantie. Une solution qui ne satisfait pas Cotret : "Même à 200% de garantie, cela ne change rien. C’est se défausser." Lui souhaite que le conseil général achète le domaine, ce qui permettrait d’éponger une partie de la dette du club (environ 6 millions ), et loue ensuite l’enceinte au CSSA : "Il faut tout faire pour sauver le club mais pas n’importe comment, tonne Huré. C’est Cotret qui est venu nous demander cette caution. Ses reproches sont d’une indélicatesse envers une collectivité qui est le plus gros financeur du club (la subvention s’élève à 930.000 euros ). Il n’assume pas sa propre responsabilité et me fait peur quant à sa capacité et sa réelle volonté de reprendre le flambeau de Pascal Urano." Ce dernier dit "comprendre tout le monde" mais estime dans le même temps que "les collectivités locales nous ont mis dans une situation très compliquée. Il y a eu des volteface désagréables". "Quand ça dure trop longtemps, il y a un phénomène de lassitude", lâche Cotret. Un coup de bluff pour mettre la pression sur les collectivités locales ? Au conseil général, c’est ce qu’on pense. A la CCI, le président Géraud Spire est plus inquiet : "Il faut louer la ténacité de M. Cotret mais vu la situation du club, s’il se désengage, on n’a pas beaucoup de solutions, pour ne pas dire aucune. Dans ce cas, il y aura dépôt de bilan et rétrogradation de plusieurs échelons."

(Avec L'Equipe)

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