Le CS Sedan-Ardennes est plus que jamais dans l’impasse.
Pascal Urano, actuel président, et Guy Cotret, qui souhaite racheter le club, discutent depuis mai dernier
mais le second estime que le besoin de
financement du club est de 10 millions d'euros. Un prix
qui englobe le domaine de Bazeilles, siège et
centre d’entraînement du club, évalué à
5,5 millions . L’éventuel repreneur ne veut pas
racheter ce domaine, arguant que le conseil
général des Ardennes avait promis de se porter
acquéreur.
"C’est faux, dénonce Benoît Huré, son président.
Le Code du sport ne nous permet pas
d’acheter le bien d’une association sportive en
difficulté. Ce serait un soutien abusif." Pourtant, le 20 décembre dernier, la commission permanente du conseil général avait bien voté la décision.
"La majorité au conseil général a préféré se rendre
propriétaire de cet ensemble immobilier moderne et fonctionnel, estimé à
environ 5,5 millions d'euros, plutôt que d’apporter une caution à une
association créée pour ce faire, ainsi qu’envisagé dans le plan de
reprise présenté par Guy Cotret. Celui-ci avait en effet soumis son
offre de rachat à cette garantie apportée par le conseil général", avait alors commenté le département.
Aujourd'hui, la collectivité propose, à la place du rachat, de se porter caution,
à hauteur de 1 million , sur l’emprunt que
pourrait contracter Guy Cotret, le conseil
régional (1 million ), la municipalité (500.000 euros )
et la chambre de commerce et d’industrie
(825.000 euros ) complétant le dispositif de
garantie.
Une solution qui ne satisfait pas Cotret :
"Même à 200% de garantie, cela ne change
rien. C’est se défausser." Lui souhaite que le
conseil général achète le domaine, ce qui permettrait
d’éponger une partie de la dette du
club (environ 6 millions ), et loue ensuite
l’enceinte au CSSA : "Il faut tout faire pour
sauver le club mais pas n’importe comment,
tonne Huré. C’est Cotret qui est venu nous
demander cette caution. Ses reproches sont
d’une indélicatesse envers une collectivité qui
est le plus gros financeur du club (la subvention
s’élève à 930.000 euros ). Il n’assume pas sa
propre responsabilité et me fait peur quant à
sa capacité et sa réelle volonté de reprendre le
flambeau de Pascal Urano."
Ce dernier dit "comprendre tout le monde"
mais estime dans le même temps que "les
collectivités locales nous ont mis dans une
situation très compliquée. Il y a eu des volteface
désagréables". "Quand ça dure trop
longtemps, il y a un phénomène de lassitude", lâche Cotret. Un coup de bluff pour
mettre la pression sur les collectivités
locales ? Au conseil général, c’est ce qu’on
pense. A la CCI, le président Géraud Spire est
plus inquiet : "Il faut louer la ténacité de
M. Cotret mais vu la situation du club, s’il se
désengage, on n’a pas beaucoup de solutions,
pour ne pas dire aucune. Dans ce cas, il y aura
dépôt de bilan et rétrogradation de plusieurs
échelons."
(Avec L'Equipe)
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