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mercredi 15 mai 2013

Blatter : "Il y a eu des interventions à différents niveaux pour que la Coupe du monde aille à un pays arabe"

Sepp Blatter, président de la Fifa, à 77 ans, ne devrait pas se représenter à la tête de la fédération internationale. Il est interviewé dans L'Equipe du 15 mai 2013. Verbatim...

"J’ai toujours l’idée de m’arrêter en 2015. Mais il faut mener à bien la suite de la réforme de la Fifa et être sûr que celui qui me succédera fera en sorte que le football reste un sport universel. Pour moi, c’est très important. Je ne lutte pas pour rester. Je lutte pour ça. [...] Je n’abandonnerai pas si on veut changer totalement la Fifa et qu’elle risque d’être dirigée par les clubs et non plus par les associations (les fédérations).[...] Avec la concentration de l’argent dans les grands clubs européens, il y a une tendance à vouloir prendre le pouvoir…"

"[Michel Platini] est un bon candidat. [...] C’est mon candidat naturel puisque nous avons tout fait ensemble. Dès mon avènement à la présidence (le 8 juin 1998), il était mon conseiller technique. Ensuite, nous avons bâti une politique sportive à la Fifa. Puis, il est devenu président de l’UEFA (en 2007). C’est le bonwa- gon…"

"[La FIFA a-t-elle toujours 1 milliard de dollars de réserves ?] Oui. On peut survivre, même si la Coupe du monde n’a pas lieu pendant un moment. Quand j’ai été élu président, en 1998, la FIFA était dans le rouge."

"On a aussi décidé que l’on attribuerait une seule Coupe du monde à la fois, dorénavant par le congrès tout entier, pas seulement par le comité exécutif, pour éviter la situation confuse qu’on a connue en 2010 (attribution conjointe des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar). On va aussi féminiser le comité exécutif. Il reste à décider s’il faut introduire une question d’âge et une limitation des mandats."

"On peut avoir des stades climatisés. Mais la Coupe du monde, c’est plus que des stades, c’est un ensemble d’activités sociales et culturelles autour de la compétition. Qu’est-ce qu’on en fait ? Ce n’est pas rationnel et raisonnable de jouer en juin-juillet. Notre rapport technique, qui était à la disposition de tous les membres du comité exécutif avant le vote de 2010, a exposé ces difficultés. [...] Il y a eu des interventions à différents niveaux pour qu’elle aille à un pays arabe. La géopolitique a fait son oeuvre. Mais personne n’a prouvé qu’il y avait eu des malversations pour que le Qatar soit choisi. La commission d’éthique peut ouvrir une enquête. Ce serait bien pour prouver que cela a été fait correctement."

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