Le 23 mai, Denis Masseglia, 65 ans, a été réélu pour quatre ans président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Il a accordé un entretien au Monde.fr paru le 12 juin. Extraits...
Comment qualifieriez-vous votre premier mandat ?
Il a été un mandat technique. J'avais quatre objectifs essentiels à réaliser, dont la mise en place d'un système de communication performant avec une chaîne de télévision (L'Equipe 21). C'était utopique, mais ça s'est réalisé. Ou encore de profiter des Jeux olympiques pour marquer le positionnement du CNOSF à travers le club France à Londres. Ces projets menés avec succès ont donné une crédibilité technique à mon mandat. On a mis aussi sur pied une stratégie de soutien à la candidature de Tony Estanguet et on a montré qu'un athlète français pouvait être élu à la commission des athlètes du Comité international olympique [CIO]. C'est une première ! Je le dis : il n'y a pas de malédiction française, il n'y a que la méthode et le travail. Mais il y a un projet, plus politique, que je n'ai pas réussi à mener : celui d'une gouvernance partagée. Le mandat qui arrive sera donc politique.
Comment miser sur le sport dans un contexte de crise ?
L'erreur est de considérer le sport comme une charge et non pas comme
un investissement. C'est dommage ! Nous sommes admiratif de l'Allemagne
qui avait au temps de Gerhard Schroeder fait les reformes qui donnent
leurs fruits aujourd'hui. La réforme que nous demandons, c'est de miser sur le sport pour que ça paie dans quinze ans. Maintenant, il faut un certain courage politique pour faire ce pari. Les Anglais ont dépensé beaucoup d'argent pour les Jeux de Londres,
mais si demain leur investissement se traduit par plus de cohésion
sociale, plus de dynamisme, plus d'enthousiasme, par une jeunesse plus
sportive et par plus de gens en bonne santé, c'est un bon calcul.
Faites-vous de la candidature française aux Jeux olympiques une priorité de votre deuxième mandat ?
Je ne le dirais pas comme cela. Ça serait un formidable atout pour le
pays et le sport français si on accueillait les Jeux en 2024. Mais ça
ne peut être un atout que si, et seulement si, il y a un projet
sociétal, comme les Anglais l'ont fait, avec une adhésion totale du
dispositif Etat-territoire-mouvement sportif. Et il faudra avoir défini le financement et la gouvernance du sport avant de se lancer dans l'aventure. On en est loin.
Ce n'est donc pas une priorité ?
Etre candidat pour le plaisir d'être candidat ne m'intéresse pas. Candidat pour quoi faire ?
Le gouvernement adhère-t-il à votre conception ?
Maintenant que le CNOSF est en ordre de marche, nous allons faire
passer des messages de plus en plus percutants, au sens positif du
terme, de plus en plus élaborés, de plus en plus précis sur ce que l'on
souhaite pour le sport français. Après, je ne peux pas deviner si on va être seulement écoutés ou entendus.
Vous avez connu six ministres des sports lors de votre premier mandat [2009 à 2013]. Ce ministère a-t-il encore un sens ?
Pour moi, le ministère doit avoir un objectif clair. Si son objectif prioritaire est de faire faire du sport aux jeunes, c'est aussi le mien. La meilleure manière d'utiliser ce ministère pour optimiser
le financement dans un contexte de crise, c'est qu'il soit placé sous
la tutelle du ministère de l'éducation nationale. Ça permettrait de
résoudre notamment la problématique du sport à l'école. Il faut clarifier le rôle de chacun. L'Etat ne peut pas s'occuper de tout, or il veut s'occuper
de tout. Quand je dis "l'Etat", je parle du ministère des Sports.
L'essentiel de l'action sportive se situe dans les collectivités
territoriales,
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