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lundi 10 juin 2013

Valérie Fourneyron poursuit son marathon pour les emplois d'avenir

En matière d'emplois d'avenir, la ministre des Sports fait figure de bonne élève parmi les membres du gouvernement. 20% des conventions signées émanent en effet de son périmètre. Dernièrement, c'était au tour de la Fédération française de tennis de s'engager à embaucher 500 jeunes. Mais l'essai sera-t-il transformé pour autant ?

Le 15 mai dernier, le sujet des emplois d'avenir avait largement occupé la conférence de presse de la ministre des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative consacrée au bilan de sa première année de fonction. "Sur l'ensemble du périmètre, j'avais fixé un objectif de 15.000 emplois d'avenir, soit 10% du total [visé par le gouvernement]. Sur les quelque 20.000 premiers contrats signés, mon ministère est aujourd'hui à 20%", s'était réjouie Valérie Fourneyron (voir ci-contre notre article du 15 mai). Et depuis un mois, le moins que l'on puisse dire est qu'elle garde le rythme.
Le 6 juin, la ministre était ainsi en Haute-Normandie pour parrainer la signature de 84 emplois d'avenir dans le secteur du sport, déclinaisons régionales des engagements pris par le mouvement sportif au niveau national. Le même jour, c'était au tour de la Fédération française de handball (FFHB) de signer une convention-cadre portant sur le recrutement et la formation de 200 jeunes en emplois d'avenir dans des fonctions d'agent de développement d'ici à 2014. Et trois jours plus tôt, elle était à Roland-Garros pour y signer une convention-cadre avec la Fédération française de tennis (FFT) portant sur la création de 500 emplois d'avenir. Des chiffres qui viennent s'ajouter à l'objectif de 1.000 emplois d'avenir dans le football et 250 dans l'équitation, entre autres…
A cette occasion, Valérie Fourneyron a rappelé les atouts du secteur sportif pour le développement des emplois d'avenir : d'une part, le savoir-faire des clubs et des fédérations en liaison avec les directions départementales du ministère en matière d'accompagnement des jeunes ; d'autre part, la bonne insertion des jeunes diplômés du sport dans un secteur où l'emploi salarié progresse plus vite qu'ailleurs.

"On ne va pas dire 'oui' au premier club qui va faire la demande"

Mais toutes ces signatures de conventions-cadres déboucheront-elles sur des embauches effectives ? Rien ne le garantit. Faisant écho aux réticences du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), le député de la Dordogne Pascal Deguilhem a, lors d'un récent colloque, pointé une des difficultés à surmonter : "Que recherchent les associations ? Une opérationnalité immédiate, ce qui n'est pas forcément le cas avec ce système-là. Et il n'existe pas toujours des bénévoles susceptibles d'encadrer."
Le 3 juin, à Roland-Garros, Jean Gachassin, président de la FFT, s'est d'abord voulu rassurant sur la capacité de sa fédération à transformer l'essai : "Ne vous y trompez pas, madame la ministre, nous ne sommes pas là dans un effet d'annonce. Nous comptons faire un travail de qualité afin d'accueillir ces jeunes dans nos clubs, dans nos ligues, dans nos départements, sur la base de fiches métiers avec l'aide d'un tuteur." Pour autant, n'importe lequel des quelque 8.000 clubs affiliés à la FFT pourra-t-il intégrer un jeune en emploi d'avenir pour une mission d'accueil, de secrétariat, d'entretien des courts ou d'animation sportive ? Pas tout à fait. Jean Gachassin a tenu à rappeler la règle du jeu : "Il faudra écouter les clubs qui vont faire acte de candidature pour postuler, et nous verrons si leur potentiel le permet. Nous sommes une fédération sérieuse. On ne va pas dire 'oui' au premier club qui va faire la demande si l'on sait que dans trois ans l'emploi ne sera pas pérennisé. On va étudier, se mettre autour d'une table avec les ligues, les départements et les clubs pour y arriver." Les sportifs savent mieux que personne qu'il y a souvent loin de la coupe aux lèvres.

(Source : Localtis)

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