Cinquième de la Liga, l’Athletic Bilbao reste marqué
par son identité traditionnelle basque, mais il est aussi
l’un des clubs les plus dynamiques en Espagne.
Pour changer de stade, l’Athletic
Bilbao n’est pas parti bien loin.
Le nouveau San Mamés, où
l’équipe basque évolue depuis le
mois de septembre, est collé
à l’ancienne « Cathédrale ». Le
dernier virage, pas encore construit,
sera même bâti à l’emplacement
de l’ancienne tribune principale.
À Bilbao, on ne se détache
pas de ses racines.
Même si l’histoire a infléchi sa
tradition, l’Athletic reste une rareté
dans le paysage du football
moderne. Au début du XXe siècle,
seuls les joueurs originaires de la
province de Bilbao (la Biscaye),
pouvaient jouer pour l’Athletic.
Puis ceux des autres provinces
basques ou de la
Rioja, deux régions limitrophes,
ont été autorisés à porter le
maillot rayé rouge et blanc des
«Lions».
Dans les années 1990, l’ouverture
s’est étendue à des jeunes
nés ailleurs mais qui avaient
grandi au Pays basque, comme
Ernesto Valverde, l’actuel entraîneur.
Désormais, il doit s’agir de
joueurs nés ou formés dans des
clubs du Pays basque, ce qui
a permis au Français Aymeric Laporte,
originaire d’Agen, de devenir
l’un des titulaires de l’Athletic
(deux autres jeunes Français
évoluent en équipe juniors).
Mais
cette évolution n’a pas modifié
l'ancrage local du club :
aujourd’hui, 88% des jeunes du
centre de formation sont des Biscayens.
Autant que son identité basque,
l’Athletic, l’un des quatre
clubs professionnels espagnols
avec le Real Madrid, le FC Barcelone
et Osasuna, qui appartient
à ses socios, a toujours défendu
cette image de club formateur. Ce
qui lui a permis de disputer la finale
de la Ligue Europa 2012, perdue
contre l’Atlético Madrid,
avec huit joueurs passés par son
centre de Lezama.
Chaque année,
le club consacre environ 15% de
son budget à la formation, notamment
pour entretenir un réseau
d’écoles de football très
dense, au Pays basque et à ses
frontières. Il vient aussi de présenter
un projet de rénovation de
Lezama, chiffré à 20M€.
Peu endetté par rapport à d’autres
clubs espagnols (17 M€), assez
bien coté par les diffuseurs en raison
de sa popularité (30 M€ de
droits télé annuels), l’Athletic peut
envisager l’avenir sans trop d’angoisse.
Car la construction d’un
nouveau stade répondait, en
grande partie, à la nécessité
d’augmenter la capacité du vieux
San Mamés (38.000 places), qui
empêchait le club d’accueillir de
nouveaux socios. Ils sont actuellement
35.354 et près de 10.000
sur liste d’attente, espérant un
siège dans lan ouvelle enceinte
(53.000places), qui sera terminée
en août 2014.
Tous éduqués dans le respect
de l’institution et de son histoire
particulière, les joueurs de Bilbao ne sont pourtant pas prêts à vivre
en autarcie, ce que leurs dirigeants
ont du mal à accepter. La
saison dernière, le club a préféré
voir Fernando Llorente partir libre
plutôt que de le transférer à la Juventus
un an plus tôt.
Et il le lui a fait payer par une
saison entière sur le banc,
comme au défenseur Fernando
Amorebieta, qui refusait aussi de
prolonger à Bilbao. L’Athletic
n’avait pas, non plus, voulu négocier
avec le BayernMunich, qui
avait dû verser la clause de départ de Javi Martinez
(40M€). Une
partie des socios n’a pas très bien
vécu cette période conflictuelle.
Mais d’autres clubs aimeraient
pouvoir faire preuve de la même
intransigeance.
(L'Equipe)
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