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mercredi 6 novembre 2013

Handball : "Sans identité, un club n’avance pas"

Avec son 1,9 million d'euros de budget, soit le plus petit de la LNH, Cesson pointe aujourd’hui à la cinquième place du Championnat, ex aequo, le meilleur classement de son histoire.

"À Cesson, tout est différent dans l’état d’esprit. Après une victoire on sort à quatorze, personne ne reste sur le bord de la route. Tous les jeudis midi, on se retrouve au Cessonnais un petit resto de la ville. Même les étrangers qui ne parlent pas encore la langue se régalent, s’étonnent, aussi, de la tradition. Mais tout cela fait notre force sur le terrain. » David Christmann, l'entraîneur, ne participe jamais à ces agapes mais il a suscité ce besoin chez ses joueurs via sa vision du plus haut niveau.« Sans l’aventure humaine, sans identité, un club, une équipe n’avancent pas. On a tenu, voulu, ici, que les piliers soient des gens du cru. La note bretonne est très forte chez nous puisque huit des quinze joueurs qui constituent notre effectif viennent de la région. On essaie de former nos propres joueurs, on les façonne aussi et nous restons très attentifs en matière de recrutement. C’est plus facile de réussir quand tout le monde a le  même accent. »
Yann Genty a gardé celui de la banlieue parisienne où il a éclos à la petite balle ronde mais il ne manque jamais de rappeler ce particularisme. « J’ai des origines bretonnes du côté de ma mère.Mon père, lui, est normand et à la maison le débat consistait à savoir qui avait inventé les crêpes ? La Normandie ou la Bretagne ? Moi, je disais, mangeons-les et on verra plus tard. »
Yann Genty est moins drôle sur le parquet où il écoeure les plus gourmands artificiers du Championnat. Meilleur gardien de buts de ce début de saison (104 arrêts après les sept premières journées), il est la clé de la réussite cessonnaise. « La différence, ici, c’est que les nouveaux s’adaptent rapidement, dit-il. C’est dû à l’atmosphère qui règne au sein du groupe mais beaucoup au coup d’oeil de l’entraîneur. Il ne se trompe jamais sur le choix des hommes. Si l'on réussit , aujourd’hui, c’est d’abord parce que toutes les compétences humaines et techniques sont vraiment réunies. »
Voilà peut-être pourquoi ce club a aussi réussi à surmonter l’affaire des paris suspects du match Cesson-Montpellier (le 12 mai 2012) dont il fut la première victime lorsque son sponsor principal (200.000 euros annuels) se retira à l’intersaison, mettant à mal l’équilibre financier du club. Mais jamais sa dimension sportive.

(L'Equipe)

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