Avec
son 1,9 million d'euros de budget, soit le
plus petit de la LNH, Cesson
pointe aujourd’hui à la cinquième place du Championnat,
ex aequo, le meilleur classement de son histoire.
"À Cesson, tout est différent
dans l’état d’esprit. Après
une victoire on sort à quatorze,
personne ne reste sur le bord de
la route. Tous les jeudis midi, on
se retrouve au Cessonnais un
petit resto de la ville. Même les
étrangers qui ne parlent pas encore
la langue se régalent,
s’étonnent, aussi, de la tradition.
Mais tout cela fait notre force sur
le terrain. »
David Christmann, l'entraîneur, ne participe
jamais à ces agapes mais il
a suscité ce besoin chez ses
joueurs via sa vision du plus
haut niveau.« Sans l’aventure
humaine, sans identité, un club,
une équipe n’avancent pas. On a
tenu, voulu, ici, que les piliers
soient des gens du cru. La note
bretonne est très forte chez nous
puisque huit des quinze joueurs
qui constituent notre effectif
viennent de la région. On essaie
de former nos propres joueurs,
on les façonne aussi et nous restons
très attentifs en matière de
recrutement. C’est plus facile de
réussir quand tout le monde a le même accent. »
Yann Genty a gardé celui de la
banlieue parisienne où il a éclos
à la petite balle ronde mais il ne
manque jamais de rappeler ce
particularisme. « J’ai des origines
bretonnes du côté de ma
mère.Mon père, lui, est normand
et à la maison le débat consistait
à savoir qui avait inventé les
crêpes ? La Normandie ou la
Bretagne ? Moi, je disais, mangeons-les et on verra plus
tard. »
Yann Genty est moins
drôle sur le parquet où il écoeure
les plus gourmands artificiers du
Championnat.
Meilleur gardien de buts de ce
début de saison (104 arrêts après
les sept premières journées), il
est la clé de la réussite cessonnaise.
« La différence, ici, c’est
que les nouveaux s’adaptent rapidement,
dit-il. C’est dû à l’atmosphère
qui règne au sein du
groupe mais beaucoup au coup
d’oeil de l’entraîneur. Il ne se
trompe jamais sur le choix des
hommes. Si l'on réussit ,
aujourd’hui, c’est d’abord parce
que toutes les compétences
humaines et techniques sont
vraiment réunies. »
Voilà
peut-être pourquoi ce club a
aussi réussi à surmonter l’affaire
des paris suspects du match
Cesson-Montpellier (le 12 mai
2012) dont il fut la première victime lorsque son sponsor principal
(200.000 euros annuels) se
retira à l’intersaison, mettant
à mal l’équilibre financier du
club. Mais jamais sa dimension
sportive.
(L'Equipe)
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