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jeudi 28 novembre 2013

Limiter les relégations pour éviter la crise des stades en France ?

Des experts ont plaidé mercredi pour la restriction du système de promotion/relégation entre la Ligue 1 et la Ligue 2 de football afin de favoriser l'émergence d'un modèle économique performant en matière de gestion des stades, lors d'une table ronde organisée par le Sénat.

La mission d'information "sport professionnel et collectivités territoriales" qui s'intéresse notamment au financement public des stades utilisés par les clubs professionnels, a analysé les déboires de la municipalité du Mans, confrontée à la chute sportive du club local après avoir fait construire une enceinte neuve en partenariat-public-privé (PPP).
"Il faut pondérer l'aléa sportif", a plaidé Jean-Pascal Gayant, économiste du sport à l'Université du Maine. "Le principe de promotion/relégation qui régit les ligues européennes justifie le financement des stades par les collectivités territoriales. Plus on va vers un financement privé, plus il peut être opportun de restreindre les relégations afin de sécuriser les investissements. C'est un curseur à positionner. C'est de la responsabilité de la Ligue", a-t-il souligné.
Un avis partagé par Damien Rajot, directeur opérationnel de Vinci Stadium, concessionnaire du MMArena du Mans. "Le passage de L1 à L2 est extrêmement complexe. Les charges restent mais les recettes chutent", a-t-il relevé en proposant par exemple d'étudier la possibilité "d'aider financièrement les clubs qui descendent".
"Le sport, c'est du temps court. La construction d'un modèle économique d'un stade, c'est du temps long, a-t-il ajouté. La chute sportive du club du Mans a été très rapide alors que le stade était à peine là".
Concessionnaire de l'Allianz Arena de Nice, Vinci a plaidé, par la voix de son directeur, pour la mutualisation régionale des stades dans un pays "qui a la chance d'avoir deux championnats de haut niveau, le football et le rugby". Ainsi, la nouvelle enceinte niçoise accueille des rencontres de rugby du Racing Club de Toulon.
Invité de la table ronde, le président de l'Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas ne s'est pas opposé à une modification du format de la L1 mais a souligné que l'incertitude sportive avait été prise en compte par les investisseurs du nouveau stade de Lyon, le premier construit en France avec des fonds privés.
"Evidemment que l'on a pris en compte l'aléa sportif. Tous ces gens qui investissent (dans le stade de Lyon) nous ont imposé un certain nombre d'hypothèses qui tiennent compte d'une utilisation du stade qui n'est pas seulement par le club résident."
M. Aulas, citant l'exemple de Lens et de Strasbourg, respectivement en L2 et National et qui affichent d'excellents taux de remplissage, a également estimé que les modèles économiques des stades n'étaient pas reproductibles mais "dépendaient de leur bassin de population".

(AFP)

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