Des experts ont plaidé mercredi pour la restriction du système de
promotion/relégation entre la Ligue 1 et la Ligue 2 de football afin de
favoriser l'émergence d'un modèle économique performant en matière de
gestion des stades, lors d'une table ronde organisée par le Sénat.
La
mission d'information "sport professionnel et collectivités
territoriales" qui s'intéresse notamment au financement public des
stades utilisés par les clubs professionnels, a analysé les déboires de
la municipalité
du Mans, confrontée à la chute sportive du club local après avoir fait
construire une enceinte neuve en partenariat-public-privé (PPP).
"Il
faut pondérer l'aléa sportif", a plaidé Jean-Pascal Gayant, économiste
du sport à l'Université du Maine. "Le principe de promotion/relégation
qui régit les ligues européennes justifie le financement des stades par
les collectivités territoriales. Plus on va vers un financement privé,
plus il peut être opportun de restreindre les relégations afin de
sécuriser les investissements. C'est un curseur à positionner. C'est de
la responsabilité de la Ligue", a-t-il souligné.
Un avis partagé
par Damien Rajot, directeur opérationnel de Vinci Stadium,
concessionnaire du MMArena du Mans. "Le passage de L1 à L2 est
extrêmement complexe. Les charges restent mais les recettes chutent",
a-t-il relevé en proposant par exemple d'étudier la possibilité "d'aider
financièrement les clubs qui descendent".
"Le sport, c'est du
temps court. La construction d'un modèle économique d'un stade, c'est du
temps long, a-t-il ajouté. La chute sportive du club du Mans a été très
rapide alors que le stade était à peine là".
Concessionnaire de
l'Allianz Arena de Nice, Vinci a plaidé, par la voix de son directeur,
pour la mutualisation régionale des stades dans un pays "qui a la chance
d'avoir deux championnats de haut niveau, le football et le rugby".
Ainsi, la nouvelle enceinte niçoise accueille des rencontres de rugby du
Racing Club de Toulon.
Invité de la table ronde, le président de
l'Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas ne s'est pas opposé à une
modification du format de la L1 mais a souligné que l'incertitude
sportive avait été prise en compte par les investisseurs du nouveau
stade de Lyon, le premier construit en France avec des fonds privés.
"Evidemment
que l'on a pris en compte l'aléa sportif. Tous ces gens qui
investissent (dans le stade de Lyon) nous ont imposé un certain nombre
d'hypothèses qui tiennent compte d'une utilisation du stade qui n'est
pas seulement par le club résident."
M. Aulas, citant l'exemple de
Lens et de Strasbourg, respectivement en L2 et National et qui
affichent d'excellents taux de remplissage, a également estimé que les
modèles économiques des stades n'étaient pas reproductibles mais
"dépendaient de leur bassin de population".
(AFP)
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