Elle devrait être en vigueur depuis quatre mois, on dit sa signature
"imminente" depuis des semaines... mais la convention entre la
Fédération française de rugby et la Ligue nationale est toujours en
discussions, laissant les internationaux dans le flou.
Difficile
de prévoir la date de sortie du tunnel autour de ce texte qui régit les
rapports entre la "maison-mère" FFR et son émanation, la LNR, qui gère
depuis 15 ans le rugby professionnel.
Mais il y a urgence. Le
précédent accord quadriennal expirait au 30 juin. Si un avenant a été
signé jusqu'au 31 décembre pour permettre aux discussions de se
poursuivre, elles s'éternisent.
La pierre d'achoppement ? Le système de mise à disposition par les clubs des internationaux français.
D'un
côté, les clubs se plaignent de voir leurs joueurs confisqués par
l'équipe nationale, pour une indemnisation qu'ils estiment dérisoire. De
l'autre, l'encadrement du XV de France déplore le faible temps dont il
dispose pour préparer ses matchs. Au milieu, des joueurs surexploités et
épuisés.
La Fédération, qui avait vu ses premières propositions
jugées "hors de proportion" par la LNR, a soudainement haussé le ton
mi-août, regrettant "cette situation préjudiciable au XV de France et
donc à l'ensemble du rugby français". Et la FFR d'invoquer le règlement 9
de l'IRB (organe suprême du jeu) qui fixe la disponibilité minimale des
joueurs internationaux.
Un joli coup de force qui a offert au XV de France deux stages de
trois jours en vue des test-matchs d'automne ainsi que six jours de
préparation avant la réception des All Blacks samedi. Le tout, "sans
contrepartie financière", précise la FFR, ce qui n'empêcherait pas une
indemnisation rétroactive inclue dans les négociations actuelles.
De
manière générale, l'enveloppe fédérale de 21 millions d'euros sur
quatre ans que la Ligue ventilait à son gré selon les clubs est
aujourd'hui jugée insuffisante par les clubs. Le président du Stade Toulousain, Jean-René Bouscatel, grand pourvoyeur
d'internationaux, estime ainsi avoir perdu "environ 500.000 euros rien
qu'en salaires et charges" sur la saison 2012-2013.
"La mise à
disposition des joueurs coûte au club environ 1 million d'euros sur une
année normale, précise M. Bouscatel. Et on perçoit 500.000 euros en gros
pour une dizaine de joueurs."
De sources concordantes, les deux
parties auraient accepté des concessions. Le principe d'une limitation à
30 du nombre de matchs des internationaux, regroupés dans un "groupe
élite" identifié en début de saison, semble acté.
Le volet
financier de l'accord est plus délicat à finaliser. "C'est un compromis
qui ne satisfera personne mais qui sera obligé de satisfaire tout le
monde", souffle M. Bouscatel. "A un détail près, on est tombé d'accord",
avance Paul Goze, le patron de la Ligue.
Les signatures
officielles devraient intervenir en décembre. Pour la Ligue, il est
d'autant plus nécessaire de boucler ce dossier qu'il en conditionne
d'autres, tout aussi bouillants.
En effet, en août la FFR n'avait
pas manqué de rappeler à la LNR qu'elle ne disposait "des compétences
pour organiser et gérer les compétitions qui lui sont confiées que
jusqu'au mois de décembre".
"Elle ne saurait donc à ce stade
commercialiser pour les saisons prochaines des droits dont la gestion ne
lui a pas été confiée à ce jour", poursuivait la Fédération. Une
référence aux compétitions européennes mais aussi aux droits télévisuels
du championnat.
(AFP)
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